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Emeutes: pourquoi Emmanuel Macron a évoqué l'idée de couper les réseaux sociaux

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Le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé ce mardi face à des maires qu'il recevait à l'Élysée qu'il envisageait la possibilité de fermer les réseaux sociaux en cas de crise. Il faisait notamment référence aux émeutes de ces derniers jours, très relayées sur ces réseaux.

Les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un tir de policier après un refus d'obtempérer, ont trouvé une vraie résonance sur les réseaux sociaux. C’est le constat que dresse le président de la République Emmanuel Macron. Ce dernier a évoqué la piste d’une fermeture des réseaux sociaux en cas de crise, face aux maires qu’il recevait à l’Élysée. Les réseaux sociaux ont provoqué une accélération de la violence, “une forme de mimétisme”, dit-il.

En effet, entre TikTok, Snapchat, Twitter ou encore Facebook et Instagram, il était possible de suivre en quasi-direct les agissements des émeutiers. Et si certaines images peuvent prêter à sourire, d’autres sont beaucoup plus éloquentes de la violence des affrontements de cette dernière semaine.

Surtout que ces réseaux sociaux ont servi de caisse de résonance. On s’en rend bien compte en voyant l’âge des émeutiers, souvent des jeunes, voire des mineurs.

“Quand les choses s’emballent, nous pourrions se dire qu’on se met peut-être en situation de les réguler ou de les couper”, a indiqué le président, dans un passage capté par un participant à la réunion.

"On n’est pas en Ouzbékistan"

Un débat à avoir à froid, dit Emmanuel Macron. À la sortie, le maire de Béziers, Robert Menard, n'y est pas hostile. “Il a exactement dit qu’il n’était pas favorable à la censure sur les réseaux sociaux, mais que dans un certain nombre de circonstances, il n’excluait pas. Il pense qu’on peut au moins débattre du fait de couper les réseaux sociaux. Je ne trouve pas ça absurde”, appuie-t-il.

En revanche, pour le maire de Marseille, Benoît Payan, hors de question de tout couper, comme le font certains dictateurs.

“On n’est pas en Ouzbékistan, on n’est pas dans un pays où on va interdire les réseaux sociaux. Par contre, il faut être capable de les contrôler. Quand un réseau social sert un délinquant quel qu’il soit, on sanctionne et contrôle”, affirme-t-il.

Au gouvernement, mardi soir, on insistait sur le rôle majeur des réseaux dans cette crise. Alors faut-il aller plus loin pour que les plateformes agissent, jusqu'à couper le signal? "La délinquance évolue, la justice doit aussi s'adapter", défendait un conseiller.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours