Emmanuel Macron remet la Légion d'honneur à Agnès Buzyn et Nicole Belloubet

Après Jeff Bezos, deux ex-ministres ont été décorées de la Légion d'honneur par le président de la République en personne. Ce mercredi 8 mars, Emmanuel Macron a remis la Légion d'honneur à l'ancienne ministre de la Justice Nicole Belloubet, promue au rang de commandeur, et à l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, promue chevalier.
Mais la décoration de cette dernière passe mal, alors qu'elle a été un temps mise en examen par la Cour de justice de la République pour "mise en danger de la vie d'autrui" dans le cadre de la gestion de l'épidémie de Covid-19. L'ancienne ministre de la Santé est également pointée du doigt pour avoir démissionné de ses fonctions au début de la pandémie, pour remplacer au pied levé Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris.
"On devrait le faire plus discrètement"
"C'est choquant qu'elle soit décorée alors même qu'elle est partie de son ministère au pire moment", tacle dans les colonnes du Parisien le député de La France insoumise Eric Coquerel. Même son de cloche à l'opposé du spectre politique, où l'eurodéputé RN Thierry Mariani évoque une "provocation".
Sur le plateau des "Grandes Gueules", sur RMC et RMC Story, on estime que le moment est mal choisi en pleine contestation contre la réforme des retraites. "On devrait le faire à un autre moment ou le faire plus discrètement", selon Bruno Pomart, ancien policier du Raid et lui-même décoré de la Légion d'honneur.
"Il y a un sentiment d'injustice"
"Ce genre de chose est totalement malvenu", renchérit l'enseignant Kevin Bossuet. "Il y a un sentiment d'injustice dans notre pays et le sentiment que des élites vivent au-dessus de leurs moyens. J’invite Emmanuel Macron à entrer dans la vraie vie, à prendre le métro et discuter avec les gens et il se rendra compte à quel point ce sentiment risque de lui exploser au visage", prédit il.
"On n'a pas l'impression que ces deux ex-ministres méritent cette décoration et c'est un vrai problème qu'il n'y ait pas d'adhésion", juge Joëlle Dago-Serry. "On ne retient que le raté ces des ministres, on a l'impression qu'on met à l'honneur le raté", conclut-elle.