Européennes: la liste "rurale" de Willy Schraen perd (déjà) son lobbyiste Thierry Coste

Thierry Coste, lobbyiste proche de Willy Schraen - STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP
Une liste qui peine à prendre son envol perd un de ses inspirateurs. Le lobbyiste Thierry Coste, proche du patron des chasseurs Willy Schraen, a indiqué mardi qu'il ne soutenait plus sa liste "Alliance rurale" aux élections européennes, dont il critique la stratégie et le "silence" sur la crise agricole.
"J'ai vu que j'avais du mal à être écouté et entendu", a déclaré à l'AFP Thierry Coste, confirmant comme il l'a dit au Figaro que sa décision remonte au lancement de l'Alliance rurale début décembre. Une séquence certes "réussie", mais "tout était très amateur", estime-t-il, déplorant les défections de personnalités pressenties comme le chef cuisinier Pierre Gagnaire ou le champion cycliste Bernard Hinault, "pas briefés correctement" en amont selon lui.
Il "n'arrive pas à comprendre le silence" sur la colère des agriculteurs
Le lobbyiste, qui plaidait pour "une femme éleveuse en tête de liste" plutôt que son "ami" Willy Schraen, souhaitait aussi négocier avec de possibles concurrents politiques comme Jean Lassalle ou le centriste Philippe Folliot. Manière d'ouvrir le discours sur "la vie quotidienne dans les campagnes" plutôt que de le restreindre à "chasse, pêche, nature, traditions et barbecue", souligne-t-il.
Resté "discret" depuis sept semaines, Thierry Coste a repris la parole en raison de la fronde des agriculteurs, qui "coche toutes les cases" de cette liste pro-ruralité dont il "n'arrive pas à comprendre le silence" sur ce sujet.
Mutisme cependant rompu mardi matin par un communiqué de l'Alliance rurale qui "soutient le mouvement" des agriculteurs et dénonce les "politiques françaises et européennes ubuesques influencées par l'écologie radicale".
"Il n'a jamais fait partie du dispositif"
L'entourage de Willy Schraen relativise la rupture avec Thierry Coste, qui "n'a jamais été sur la liste, ni directeur de campagne" et n'était présent au lancement de la liste "qu'en tant que conseiller politique de la fédération des chasseurs".
"Il n'est pas avec nous, il n'a jamais fait partie du dispositif", insiste Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès (Hérault) et candidat sur la liste, qui se dit satisfait de cette "clarification" et met en avant le soutien affiché de son homologue de Béziers, Robert Ménard. Pas encore suffisant toutefois pour dépasser 1% dans les sondages.