Fracture irréparable chez Les Républicains? Un "séminaire de cohésion" organisé d'ici mai

Après la fracture sur la question des retraites, les députés Les Républicains tentent de recoller les morceaux. Deux députés du groupe sont chargés d'organiser "un séminaire de cohésion", qui doit avoir lieu d'ici le mois de mai. Une sorte de thérapie de groupe après des semaines plus qu'agitées sur la réforme des retraites. En effet, le groupe est divisé en trois, entre les pro, les anti-réforme, et les abstentionnistes.
Une défiance exprimée par le patron des LR, Eric Ciotti, lors d'une réunion de groupe la semaine dernière: "On se regarde en chiens de faïence".
Et les divergences ne sont pas terminées, puisque ce lundi après-midi, une poignée de députés LR vont défier les consignes du parti, en votant au moins l'une des motions de censure.
Alors à quoi va servir cette réunion? Les 61 députés LR se retrouvent en plein doute, et les chantiers se multiplient. Avec cette première question: que faire des députés qui vont voter une motion de censure ce lundi après-midi? Le député Alexandre Vincendet, plutôt Macron-compatible, appelle publiquement à les exclure du groupe. D'autres sont plus partagés sur le sujet. Mais une question demeure pour certains. "Peut-on continuer à travailler ensemble?" s'interroge à haute voix une députée. "On a peur d'une fracture qui ne soit pas forcément réparable", renchérit une autre.
Le cas délicat d'Aurélien Pradié
L'objectif de ce séminaire est affiché, tenter de trouver une meilleure cohésion au sein du groupe. "Pour plus de loyauté. Certains n'ont pas joué le jeu du collectif", regrette une élue de droite.
Et parmi les personnalités les plus clivantes, il y a le cas Aurélien Pradié. Le député du Lot a clairement marqué sa rupture avec la ligne du parti ces dernières semaines. Son positionnement, jugé par certains comme une initiative personnelle, commence à franchement irriter certains de ses collègues. Il y a quelques minutes, Aurélien Pradié a annoncé qu'il votera la motion de censure du groupe indépendant LIOT. Un nouveau signe de son détachement avec la ligne du parti.
"Soit ça s'améliore, soit il va falloir un arbitrage. On a un problème là", s'agace un élu, qui se fixe comme dernière chance la loi immigration prévue à l'Assemblée avant l'été."Il va falloir du temps pour que les rancœurs disparaissent", résume, un peu fataliste, une députée pro-réforme des retraites.