"Honteux": les propos de Nicolas Sarkozy sur l'Ukraine font grincer des dents, même dans la majorité
Une fois n'est pas coutume, lorsque Nicolas Sarkozy donne son avis, les réactions s'enchaînent. L'ancien président de la République, dans son prochain livre, ainsi que dans une interview au Figaro Magazine, se montre très critique avec la gestion occidentale, et française, de la guerre en Ukraine.
Il milite notamment pour une solution diplomatique pour sortir de la guerre opposant la Russie et l'Ukraine. Un référendum censé entériner l'annexion de la Crimée est imaginé par l'ancien chef de l'Etat français, condamné en mai dernier dans l'affaire des écoutes au cours d'un procès en appel, tandis qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et à l'OTAN est fermement rejetée.
Des propos considérés par beaucoup dans la classe politique comme pro-russes et qui se distingue donc de la position d'Emmanuel Macron. La France, jeudi, a encore répété son soutien à l'Ukraine "autant qu'il le faudra". Les propos de Nicolas Sarkozy fâchent donc chez les Macronistes... dont il est pourtant proche.
"Tout ceci me met en colère car nous avons à nos portes Vladimir Poutine, un terroriste, qui incite ses propres forces armées à se comporter en criminels de guerre. Ces propos sont irresponsables, honteux", fustige la députée Renaissance Anne Genetet.
Selon la députée des Français de l'étranger, "il ne faut absolument pas écouter" ce que dit Nicolas Sarkozy et "prendre la plus grande distance possible avec ces propos".
Une logique "criminelle" selon Kiev
Dans la majorité également, l'eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau a déploré sur X "la dépendance d'une partie de la classe politique européenne aux vues de Vladimir Poutine", tandis que son collègue belge Guy Verhofstadt se demande s'il faut "rire ou pleurer" des déclarations de Nicolas Sarkozy, emblématiques des "erreurs tragiques" vis-à-vis d'une Russie devenue "un Etat terroriste".
L'Ukraine dénonce elle une logique "criminelle" de Nicolas Sarkozy... Avec, toujours selon Kiev, des propos qui font de lui un complice direct de la Russie. Selon un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Nicolas Sarkozy "justifie la guerre d'agression" du Kremlin, ce qui équivaut à une "complicité directe", juge Mykhailo Podolyak.
Dès la parution des écrits de Nicolas Sarkozy, c'est Julien Bayou, l’ancien secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts et député de Paris, qui s'était vivement positionné contre l'avis de l'ancien président de la République.
Bayou avait lancé les hostilités
Julien Bayou estime en effet que de "considérer qu'on ne doit plus aider l'Ukraine, que c'est peine perdue et que finalement la situation doit être figée, c'est précisément l'intérêt et le discours du Kremlin".
"C'est vrai que si Nicolas Sarkozy chuchote à l'oreille d'Emmanuel Macron comme on le dit et on nous fait croire, il y a un danger car pour le coup ce ne sont pas les intérêts de la France qu'il défend", tacle Julien Bayou, députée EELV de Paris.
L'analyse de Nicolas Sarkozy "illustre puissamment la confusion des élites françaises sur la Russie et affaiblit encore une fois la voix de notre nation en Europe. Pathétique", a déploré l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, allié du Parti socialiste.