"Je pensais que la place serait noire de monde": des militants du RN déçus après le meeting de Marine Le Pen

Un dimanche aux airs de campagne, à deux ans de l'élection présidentielle de 2027. 10.000 militants, 7000 selon la police, se sont rassemblés dimanche place Vauban à Paris pour soutenir Marine Le Pen, après sa condamnation il y a une semaine en première instance pour détournement de fonds publics.
Sur les images à la télévision, une forêt de drapeaux, mais la foule est moins dense hors du champ des caméras positionnées par le parti lui. Des militants font part de leur déception. Le RN annonce 10.000 participants mais ce chiffre contraste avec les 500.000 signataires revendiqués d'une pétition. "La mission est parfaitement réussie" jure quand même un lieutenant de MLP.
Ses soutiens tenteront à l'Assemblée en juin de supprimer l'exécution provisoire pour inéligibilité. Même si jusqu'ici le RN et ses alliés n'ont jamais réussi à faire adopter un de leur texte. Alors tous les espoirs sont placés sur une décision en appel plus favorable à l'été 2026. Mais dès dimanche, des militants appelaient Jordan Bardella à se préparer dès maintenant à la présidentielle. Un scénario pour l'heure tabou chez les cadres du parti.
Marine Le Pen a assuré à la tribune qu'elle ne lâcherait rien face à une "justice politique" qui bafoue "l'état de droit et l'état de démocratie". Un procès en appel a été annoncé d'ici l'été 2026. Marine Le Pen se dit donc bien candidate à la présidentielle malgré son inéligibilité. Sur la scène, des élus font bloc. Mais c'est bien elle, et elle seule en première ligne.
“Je ne connais pas le renoncement. Je ne lâcherai rien. J’ai besoin pour cela de votre espérance, ce sera la plus grande mission de votre vie”, appuie-t-elle.
Déception chez certains militants
Après 35 minutes de discours, des militants galvanisés par celle qu'ils imaginent toujours arriver à l'Élysée, la trouvent “combative, comme toujours. Elle montre qu’elle reste là et qu’elle est là pour nous”, pointe un militant.
Mais pour Bernard, la démonstration de force espérée n'a pas eu lieu. “Je pensais que la place serait noire de monde, mais ce n’était pas du tout le cas”, souligne-t-il.
Marine Le Pen a beau montrer les muscles, Jean-Pierre ne croit plus en sa force.
“Les choses sont très mal engagées parce que tout sera fait pour qu’elle ne soit pas candidate. Et puis même si elle était au deuxième tour, je ne pense pas qu’elle gagnera”, souffle-t-il.
Et pour Pascal, il faudra rapidement passer au plan B, en cas de nouvelle condamnation en appel. “Si elle est reconnue coupable, il faudra changer de candidat. Il serait souhaitable que Jordan Bardella se prépare au cas où elle ne pourrait pas se présenter”, pointe-t-il.
Jordan Bardella qui selon un sondage Elabe publié dimanche, obtiendrait sensiblement les mêmes scores au premier tour de la présidentielle.