Le maire de Saint-Brevin-les-Pins a-t-il été délaissé par l'Etat?

Indignation générale après la démission contrainte d'un élu. Yannick Morez, maire (DVD) de Saint-Brevin-les-Pins, était menacé en raison d'un projet de transfert d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada). L'annonce de sa démission a provoqué jeudi une vague d'indignations politiques, la Première ministre Élisabeth Borne promettant de "mieux protéger les élus".
Yannick Morez a annoncé mercredi soir, sur Facebook, avoir adressé sa demande de démission au préfet. Son domicile familial avait été la cible d'un incendie criminel dans la nuit du 22 mars. Deux véhicules avaient été détruits et une partie de la maison endommagée, sans faire de blessé.
"J'ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l'incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l'Etat, et après une longue réflexion menée avec ma famille", explique Yannick Morez.
Les courriers d'alerte se sont multipliés depuis le mois de janvier
Après avoir annoncé sa démission mardi, la mairie et des responsables de gauche dénoncent l'inaction de l'Etat face aux intimidations de militants d'extrême droite. Le maire assure avoir alerté à plusieurs reprises. Les courriers se sont multipliés depuis le mois de janvier. A destination du préfet, du ministère de l'Intérieur ou encore du procureur.
Dans ces lettres que nous avons pu consulter, le maire alerte sur les intimidations que lui et son équipe recoivent de la part de militants d'extrême droite. Des messages restés sans réponse selon la municipalité.
Un appel d'Olivier Véran et une lettre de Macron après l'incendie
Après l'incendie criminel contre ses véhicules, le maire a bien reçu un appel du porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, et même une lettre du président de la République. Trop peu trop tard selon la mairie, qui affirme qu'une demande de protection supplémentaire reste en suspens depuis plus d'un mois.
La préfecture se défend et assure être en contact régulier avec la mairie. Des gendarmes patrouillent régulièrement devant le domicile de l'élu depuis l'incendie.
"On peut pas dire que l'Etat n'a rien fait. Mais que ca n'a pas été parfait, sûrement", reconnaît un conseiller ministériel.
15% d'agressions envers les maires en plus en 2022, c'est un chiffre qui augmente ces dernières années. Mercredi, le maire de Saint-Brevins-les-Pins a annoncé sa démission après l'incendie de son domicile.