Législatives: le boulanger militant Stéphane Ravacley va-t-il créer la surprise?
La 2e circonscription du Doubs est marquée par une candidature, qui a beaucoup fait parler depuis le début de la campagne des élections législatives. C'est à Besançon et dans les villages alentours que se présente Stéphane Ravacley. Boulanger depuis 25 ans, il est désormais candidat de la Nupes. Il avait été médiatisé et avait témoigné sur RMC de son combat pour empêcher l'expulsion d'un de ses apprentis.
Stéphane Ravacley pourrait être le symbole d'une Assemblée nationale plus représentative, mais un symbole qui interroge électeurs et adversaires. C'est dans son fournil que le candidat Nupes passe ses nuits, avec un t-shirt usé, bien éloigné du costume traditionnel de député qu'il pourrait endosser, et des chaussures couvertes de farine qu'il promet de garder à l'Assemblée.
"Je veux que l'assemblée soit autre, je veux qu'il y ait des dames de ménage, des marins-pêcheurs... Une différence pour que les lois nous ressemblent".
"L'affectif ne suffit pas", selon certains électeurs
Beaucoup de clients le soutiennent et voient un beau symbole avec sa candidature. Mais s'il est élu député, il devra voter les lois et proposer des amendements. Ce qui inquiète Denis. "Je ne pense pas qu'il ait le niveau, la compétence pour se présenter. L'affectif ne suffit pas", selon lui.
Même crainte pour Philippe, électeur Les Républicains, qui se demande ce qu'il va faire en politique. Il votera pour la candidate Chafia Kaoulal. "Ce sont des gens qui posés, qui connaissent la vie et qui ne rêvent pas", assure-t-il.
Le boulanger se défend et assure qu'il faut se lancer pour apprendre. Un candidat devenu une vitrine pour la Nupes: le jour où nous l'avions rencontré, la presse britannique lui avait même consacré un article. Et sa popularité agace ses adversaires. Comme Jim Prenel, des Patriotes.
"C'est pas que de la communication la politique. Ce n'est pas parce que vous êtes devant les télés que ça fait de vous un bon élu."
"Il n'est pas le seul issu d'un milieu ouvrier"
Pour tenter de contrer le médiatique boulanger, son concurrent, le député LREM sortant Eric Alauzet, joue la proximité avec les électeurs. Comme ce matin-là, sur un marché, mais aussi directement chez les gens. Il se donne pour objectif de frapper à 15.000 portes.
Parfois, on lui parle de son principal concurrent, et c'est sur le terrain des convictions qu'il répond, lui qui, avant de rejoindre Emmanuel Macron en 2017, a fait toute sa carrière politique chez les Verts.
"Ecologiste un jour, écologiste toujours! C'est mon ADN et c'est toujours ma bataille, donc il faut regarder au fond des choses. J'ai fait trente ans d'écologie."
A quelques km, le candidat RN Eric Fusis colle ses affiches. Dans ce quartier populaire où sa famille habite. "Moi je suis issu d'un milieu ouvrier, il n'est pas le seul. Je suis même né ici", fait-il remarquer. Il y a un an, Stéphane Ravacley avait défendu un de ses salariés sans papier. Loin du quotidien des électeurs selon le frontiste. "Il faut s'inquiéter des nôtres pour l'instant plutôt que de parler des migrants", juge-t-il.
Des populations qu'il ne faut pas opposer, répond Stéphane Ravacley qui, inlassablement, récite le programme de la Nupes, comme le Smic à 1.500 euros.
Les candidats de la 2e circonscription du Doubs :
Eric ALAUZET (Ensemble ! - Renaissance), Barbara CARRAU (Reconquête !), Eric FUSIS (Rassemblement national), Chafia KAOULAL (Les Républicains), Claudine MEYER (Régionaliste), Jim PRENEL (Les Patriotes), Stéphane RAVACLEY (NUPES - Europe Ecologie - Les Verts), Geoffrey THOMASSIN (Parti pirate), Brigitte VUITTON (Lutte ouvrière)