Législatives: "Notre avis ne compte pas", les désistements et consignes agacent des électeurs

Le front républicain face au Rassemblement national se met en place. Plus de 200 désistements ont été recensés ce mardi à la clôture des inscriptions pour le second tour. Ce sont majoritairement des candidats du Nouveau Front populaire, mais aussi du camp présidentiel souvent arrivés troisièmes dans une circonscription où le Rassemblement national était en tête au premier tour.
Ils appellent désormais pour la plupart leurs électeurs à faire barrage à l'extrême droite. Mais sont-ils écoutés? Dans cette circonscription de l’Oise, en ce jour de marché, une grande majorité de retraités sont dans les rues pavées de cette petite ville. Il y a ceux à qui profitent les désistements.
“C'est très bien, pour une éventuelle victoire à partir du moment où on est anti-RN quoi”, indique Patrick.
Il y a aussi ceux qui sont appelés à faire barrage au Rassemblement national. “Ça fait des années que ça dure. J’ai voté deux fois Emmanuel Macron pour faire barrage”, lance Valérie, lasse. Elle va voter pour la majorité présidentielle, mais à reculons. “Après, j'aimerais pouvoir un jour choisir. Je suis socialiste, je l'ai toujours été et j'en ai marre de ne pas avoir le choix”, confie-t-elle.
Des consignes de vote qui agacent
Et enfin, il y a ceux que les consignes de vote agacent. Caroline vote Rassemblement national depuis peu. “Ce n'est pas à eux de décider qui doit passer, c'est nous les électeurs. En plus, les programmes de chaque parti n'ont rien à voir. Ce n'est pas honnête”, fustige-t-elle.
De son côté, Alain assure qu’il ira voter “mais il n’y aura rien dans (son) enveloppe, c’est tout".
"On vote pour une personne et puis, si ça ne passe pas, ils s’arrangent entre eux. Notre avis ne compte pas. Ils se traitent de tous les noms avant et en fin de compte, on se fout de nous”.
Et il n'est pas seul à refuser de choisir. “C'est tous les mêmes, on ne sait plus qui voter”, résume Denise, désabusée.