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Législatives: posture, lapsus, tactiques... comment Jean-Luc Mélenchon vit l'entre-deux-tours

Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise et de l'alliance de la gauche pour les élections législatives, travaille sa posture de potentiel Premier ministre et tente de mobiliser entre les deux tours.

Entre confiance et responsabilité. C’est un peu un double jeu d’acteur en ce moment pour Jean-Luc Mélenchon. On l'a vu ému et très posé lors de son intervention au soir du premier tour. "Il faut 'faire Premier ministre' quand vous voulez devenir Premier ministre, c’est une posture qu’il avait travaillé", affirme un de ses proches, quand un autre confie que Jean-Luc Mélenchon a pris conscience de la situation dimanche soir. "Il est très sensible à ces moments où l’histoire passe à travers vous". Voilà pour la version officielle, même si pour certains, Jean-Luc Mélenchon aurait surtout réalisé que son pari politique avait échoué.

En tout cas, pour maintenir la mobilisation de son électorat en dépit des projections qui sont loin de donner une majorité absolue à la Nupes, une délégation de députés élus dès le premier tour s’est rendue lundi à l’Assemblée. L'objectif étant de "montrer que c’est possible, qu’on crée un enthousiasme, en engouement, une euphorie", se défend un cadre de La France insoumise, quand un élu socialiste condamne une faute politique. "Ils ont voulu donner l’image qu'on casse les codes, qu'on prend le pouvoir, c’est totalement débile", enfonce ce responsable, qui rappelle qu’il y a deux tours et que "c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses".

Fachos pas fâchés ou fâchés pas fachos?

La France insoumise va jusqu’à faire des appels du pied aux électeurs du Rassemblement national. Pas plus tard que lundi soir sur le plateau du JT de France 2.

"S'il y a des fachos pas trop fâchés, mieux vaut qu'ils votent pour nous". Un lapsus. Jean-Luc Mélenchon, qui d’habitude appelait plutôt les fâchés pas trop fachos à le rejoindre, s'en est ensuite excusé.

Il faut dire que parmi les cadres de La France insoumise, on s’est un peu étonné du score de Marine Le Pen dimanche soir: "Je ne pensais pas que l’électorat de Marine Le Pen se serait mobilisé". Et certains y voient même une opportunité: "Un électeur du RN peut facilement se reporter vers nous avec nos mesures en faveur du pouvoir d’achat ou des retraites".

Jérémy Trottin (édité par J.A.)