"Les générations ont changé": l'allusion d'Emmanuel Macron aux "efforts" demandés aux Français

Emmanuel Macron a fait une allusion à peine masquée à la réforme des retraites dans son discours présentant le "plan eau" du gouvernement ce jeudi. Il a pris exemple sur les "anciens" qui ont dû abandonner leur maison pour la réalisation de la retenue d'eau du barrage de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes).

Après l'annonce à Savines-le-Lac de nouvelles mesures pour la sauvegarde de l'eau en France, Emmanuel Macron a conclu le discours de présentation de ce "plan eau" avec quelques allusions à peine masquées sur l'actualité brûlante de la réforme des retraites.

Le président de la République, en s'adressant aux maires locaux, a tenu à remercier "les plus anciens", faisant référence aux familles déplacées qui ont dû abandonner leurs maisons pour la construction du barrage en 1960, et la montée des eaux qui les a englouties.

"Ils l'ont fait pour le bien commun. Ca nous rappelle qu'il n'y a pas de solution collective qui existe pour un pays si on n'a pas de stratégie partagée. Face au changement il y a toujours des contraintes, il faut les expliquer, essayer de les planifier, responsabiliser chacun mais aussi reconnaître l'effort de chacun", a-t-il lancé.

"Ce ne sont pas les mêmes efforts qu'on demande aujourd'hui"

Emmanuel Macron a poursuivi les allusions en prenant appui sur l'histoire locale.

"Ici, il y a des femmes et des hommes qui ont accepté l'effort de parfois bouger la maison qu'ils avaient depuis des générations pour permettre d'avoir de l'eau, de vivre, d'avoir des projets. Ce ne sont pas les mêmes efforts qu'on demande aujourd'hui. Les générations ont changé, mais on aura tous des efforts à faire, des petits efforts, intelligents, pour permettre à nouveau à nos enfants de choisir. Je le dis en responsabilité, quelque soit le sujet".

Le président de la République adresse même un tacle à peine déguisé aux opposants à la réforme.

"Ceux qui expliquent qu'il ne faut rien changer pour bien vivre, ce sont comme ceux qui auraient décidé il y a 62 ans ici, de ne rien bouger. Nous ne serions sans doute pas là pour en parler, la terre serait sèche. Il n'y aurait pas de projets. Nous sommes une nation qui sait que c'est par l'intelligence collective et les efforts que l'on construit, parfois pour les générations d'après, de grandes choses", a-t-il lancé.

Toute ressemblance avec l'actualité n'est pas forcément fortuite...

>>> Suivez notre direct.

James Abbott