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Plan eau: ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, le président de la République, a présenté ce jeudi dans les Hautes-Alpes le "plan eau" de l'exécutif pour faire face aux sécheresses. Avec notamment des mesures de sobriété, une plus grande réutilisation des eaux usées et un investissement supplémentaire de 500 millions d'euros par an.

Un "Ecowatt" de l'eau et un plan de sobriété

A Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), ce jeudi, Emmanuel Macron a débuté la présentation du plan eau pour lutter contre les sécheresses en annonçant la mise en place d'un outil similaire à "Ecowatt", pour la consommation électrique, "pour responsabiliser chacun", ainsi qu'"un plan de sobriété" dans chaque secteur (l'énergie, l'industrie, le tourisme, les loisirs, l'agriculture).

Les centrales nucléaires en circuit fermé

Un programme d'investissement pour adapter au réchauffement climatique les centrales nucléaires, troisièmes consommatrices d'eau en France pour se refroidir, va être lancé. Environ 12% de l'eau consommée en France l'est par les centrales, a rappelé Emmanuel Macron.

"On doit adapter nos centrales nucléaires au changement climatique en engageant un vaste programme d'investissement pour faire des économies d'eau et permettre de fonctionner beaucoup plus en circuit fermé", a indiqué le président de la République.

Multiplier par dix la réutilisation des eaux usées

L'objectif d'Emmanuel Macron est d'atteindre 10% de réutilisation de ses eaux usées, contre moins de 1% aujourd'hui. "Pour ça, nous avons décidé de lancer 1.000 projets en cinq ans pour recycler et réutiliser l'eau" et "in fine, nous voulons réutiliser 300 millions de mètres cubes, soit 3 piscines olympiques par commune (...) ou 3.500 bouteilles d'eau par Français et par an", a déclaré le président.

"Partager" l'eau des bassines

Le président de la République a plaidé pour la création d'un "fonds pour l'hydraulique agricole" et l'accélération des projets, notamment des bassines. "Il faut certains endroits avec de nouveaux ouvrages et pour cela il faut un cadre clair. Il ne s’agit pas de privatiser l’eau ou permettre à certains de se l’accaparer. La règle, c'est le partage entre les différents usages, agricoles et touristiques", a assuré Emmanuel Macron. "Les nouvelles retenues devront être inscrites dans des projets de territoire concertés avec les collectivités territoriales et fondées sur des projections scientifiques", a ajouté le président de la République. "Il faudra qu'elles soient conditionnées à des changements de pratique significatives et individualisées avec des économies d'eau et la réduction de l'utilisation des pesticides", a appelé le chef de l'Etat.

Des moyens supplémentaires

Alors que le budget des agences de l'eau réparties sur l'ensemble des territoires est d'environ de 2.2 milliards d'euros par an, Emmanuel Macron annonce que leur budget sera augmenté de 500 millions d'euros par an. "C'est l'effort dont on a besoin pour déclencher au total environ 6 milliards de plus dans l'économie de l'eau chaque année", assure le président de la République, annonçant que le plafond de dépenses de ces agences sera supprimé. "C'est un vrai effort de la Nation", souligne Emmanuel Macron.

La généralisation de la tarification progressive

Déjà appliquée dans l'Hérault, la "tarification progressive et responsable" va être généralisée. "Les premiers mètres cubes sont facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant" et "ensuite au-delà d'un certain niveau, le prix du mètre cube sera plus élevé", a-t-il expliqué.

LP