Vers une levée des blocages: dans quel état d'esprit sont les agriculteurs?

Les autoroutes bientôt toutes délaissées par les agriculteurs. Après les annonces du gouvernement, des premiers blocages ont été levé jeudi soir, dans le quart sud-est, d'où est partie la gronde. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé les manifestants à rentrer chez eux.
La circulation a pu rouvrir sur l'A9 dans le sens Espagne/France, idem pour l'A51 à hauteur de Sisteron. Les barrages sont également en passe d'être levés sur l'A62 entre Toulouse et Bordeaux.
Symbole de ce retrait progressif, la délégation de tracteurs parti d'Agen en début de semaine et stoppée à Rungis, a fait demi-tour jeudi soir, pour retrouver le Lot-et-Garonne, avec le sentiment du devoir accompli.
"C'est vraiment un gain pour nous et vraiment on a gagné. Il y a eu une vraie avancée. Il y a encore des choses à voir", se félicite Cyril, qui en fait partie.
Les agriculteurs restent prudents
Mais les annonces n'ont pas dissipé tous les points de blocage: Vinci Autroutes recensait, jeudi soir, encore une vingtaine de coupures sur son réseau. C'était le cas par exemple, en Île-de-France, l'A10 et l'A6 sont bloquées, pour encore au moins, toute la matinée de vendredi.
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Sur l'autoroute A1, près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle, il ne reste qu'une trentaine de tracteurs ce vendredi matin. Ils étaient 180 mardi. Il faut désormais démonter les barnums, débarrasser les bottes de paille et s'en aller avec le sentiment d'avoir été entendus par le gouvernement. "On a l'impression qu'il y a eu un avant-barrage et un après-barrage", raconte Vincent Boucher, agriculteur et membre de la FDSEA de l'Oise. "On a été écouté, maintenant pour l'instant on est très très prudents comme on l'a toujours dit depuis quinze jours, on veut du concret", nuance-t-il.
"Les paroles en France, les paroles en Europe ne nous suffisent pas", ajoute l'agriculteur.
Plus au sud, à Aix-en-Provence, la jonction entre l'A8 et A51 est toujours paralysée. Les représentants agricoles doivent s'y réunir en fin de matinée pour décider de la suite du mouvement.
Les actions des agriculteurs ont provoqué 400.000 euros de dégâts dans l'agglomération d'Agen, selon le maire. La facture s'élève aussi à des centaines de milliers d'euros sur d'autres territoires à travers le pays, notamment en Haute-Vienne et dans les Côtes-d'Armor.