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DIRECT. Colère agricole : la majorité des blocages levés, la Confédération paysanne reste mobilisée

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Les nouvelles annonces du gouvernement ont conduit la FNSEA et les JA à appeler à la levée des blocages. De nombreux agriculteurs sont depuis rentrés chez eux jeudi soir et les barrages se dispersent au compte-gouttes. La Confédération paysanne reste mobilisée et a annoncé plusieurs actions ce samedi.

Levée des deux derniers blocages de la Confédération paysanne

Les deux derniers blocages de la Confédération paysanne, dont celui du péage de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) sur l'A43, étaient samedi en passe d'être levés par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture et du syndicat agricole.

"Les manifestants sont en train d'évacuer les lieux, il y a eu un dialogue entre manifestants et forces de l'ordre. Tout se déroule en concertation", a indiqué à l'AFP la préfecture de l'Isère à propos du péage de l'A43, occupé depuis mardi.

Les opérations de nettoyage vont pouvoir commencer, selon la même source.

Les manifestants présents sur place vont "essayer de sortir dignement et en chantant", a dit Isabelle Douillon, une agricultrice du Rhône. "Une cinquantaine de gendarmes sont sur place, tout se passe dans le calme et la sérénité. On va laisser la place nette".

La circulation reprend sur les autoroutes

La levée des blocages a continué jusqu'en soirée hier. Vinci Autoroutes a fait un point de situation vendredi à 19h45.

  • Réouverture de l’A7 entre Chanas (n°12) et Tain l’Hermitage (n°13), dans les 2 sens
  • Réouverture de l’A9 entre Gallargues et Nîmes Est dans les deux sens
  • entre Remoulins et la bifurcation A9/A7 à Orange, direction Lyon
  • Réouverture de l’A20 dans le secteur de Montauban dans les deux sens
  • Réouverture de l’A54 entre Nîmes et Garons dans les deux sens

Toujours selon Vinci, seules l'A7 Nord et l'A10 étaient encore pertubées localement.

Des actions de la Confédération paysanne attendues aujourd'hui

Si la FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont appelé à lever les blocages, la Confédération paysanne n'entend pas arrêter la mobilisation. Aussi, plusieurs actions du syndicat agricole sont attendues aujourd'hui, notamment à Lille, Nice ou Blois.

Vendredi soir, des agriculteurs bloquaient encore le péage de Saint-Quentin Fallavier, en Isère. La entrale d'achat à Saint-Etienne de Montluc était également bloquée, tandis que des blocages ont été levés par l'intervention des forces de l'ordre dans le Vaucluse, le Cher et la Charente, selon le syndicat.

Le FMI s'inquiète de voir les Etats prolonger des aides

La directrice générale du FMI, assurant "comprendre" les difficultés des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs jours en Europe, notamment en France, s'est toutefois inquiétée jeudi de voir les Etats prolonger des aides au lieu de mener une "nécessaire" consolidation budgétaire.

S'exprimant devant la presse, Kristalina Georgieva a assuré "comprendre, d'un point de vue humain, (que les agriculteurs) font face à plus de difficultés et qu'il n'est pas facile de faire le travail qu'ils font".

Mais "si cela place les gouvernements au pied du mur et les empêche de faire ce qui est nécessaire pour renforcer les économies, il risque venir un moment où nous pourrions le regretter".

Le FMI insiste depuis plusieurs mois pour que les Etats, en particulier les plus riches, mettent fin progressivement aux aides qui avaient été mises en place pour soutenir leurs économies durant la pandémie, puis face aux chocs liés à la hausse brutale de l'inflation et aux conséquences de l'invasion russe de l'Ukraine.

📸 Le poste-frontière entre la Belgique et les Pays-Bas bloqué

Des agriculteurs belges et nééerlandais, ce vendredi, ont bloqué le poste-frontière, à Arendonk 👇

Le poste frontière à Arendonk, entre la Belgique et les Pays-Bas, bloqué par des agriculteurs belges et néérlandais, ce vendredi.
Le poste frontière à Arendonk, entre la Belgique et les Pays-Bas, bloqué par des agriculteurs belges et néérlandais, ce vendredi. © ROB ENGELAAR / ANP / AFP
Le poste frontière entre la Belgique et les Pays-Bas, à Arendonk, bloqué par des agriculteurs belges et néérlandais.
Le poste frontière entre la Belgique et les Pays-Bas, à Arendonk, bloqué par des agriculteurs belges et néérlandais. © ROB ENGELAAR / ANP / AFP
Le poste frontière entre la Belgique et les Pays-Bas, à Arendonk, bloqué par des agriculteurs belges et néérlandais.
Le poste frontière entre la Belgique et les Pays-Bas, à Arendonk, bloqué par des agriculteurs belges et néérlandais. © ROB ENGELAAR / ANP / AFP

Du purin déversé devant l'Office français de la biodiversité à Mende

Des agriculteurs de la Coordination Rurale ont monté des murs en paille et déversé purin et bouses devant l'antenne départementale de l'Office français de la biodiversité (OFB) de Mende en Lozère, qu'ils accusent d'être "une hérésie".

L'action a été menée par une quarantaine d'agriculteurs circulant à bord d'environ 25 tracteurs qui ont ensuite pris le chemin de la préfecture, a constaté un correspondant de l'AFP.

"La police de l'environnement est une hérésie franco-française, on en a marre qu'ils se prennent pour des cow-boys. On va demander à ce qu'ils viennent sur les fermes désarmés et sans lunettes de soleil", a lancé Alain Pouget, président en Occitanie de la Coordination Rurale, 2e syndicat agricole représentatif.

Marc Fesneau à la rencontre des viticulteurs dans l'Hérault et le Gard

Le ministre de l'Agriculture est actuellement dans l'Hérault afin d'y préciser les mesures concrètes annoncées par le gouvernement.

Marc Fesneau s'est rendu dans l'après-midi à la Cave les Vignerons Montagnac Domitienne à Cournonsec, où il y a rencontré des représentants syndicaux. Il doit se rendre ensuite à la préfecture du Gard vers 19h30, et de nouveau échanger avec des représentants agricoles.

Marc Fesneau à la Cave Les Vignerons Montagnac Domitienne, à Cournonsec, ce vendredi.
Marc Fesneau à la Cave Les Vignerons Montagnac Domitienne, à Cournonsec, ce vendredi. © PASCAL GUYOT / AFP

Les Espagnols maintiennent leur mobilisation

Les agriculteurs espagnols aussi sont en colère. Les trois principaux syndicats agricoles ont annoncé vendredi qu'ils poursuivaient leur mobilisation à l'issue d'une réunion avec le ministre de l'Agriculture, qui s'est engagé à "travailler" pour répondre à la crise du secteur.

Le mouvement des agriculteurs espagnols prendra fin "dès que nous aurons des mesures concrètes" sur la politique agricole, "au service" des agriculteurs, a souligné lors d'un point presse la vice-présidente de l'Union des petits agriculteurs (UPA), Montserrat Cortiñas.

Blocus maintenu sur l'A43

Une dizaine de tracteurs et une quarantaine de manifestants "en colère" bloquaient toujours vendredi le péage de Saint-Quentin Fallavier (Isère) sur l'43, à l'appel de la Confédération paysanne, a constaté l'AFP sur place.

"On n'a pas obtenu ce pourquoi on est en lutte: un revenu digne de ce nom", a expliqué à l'AFP Isabelle Douillon, une agricultrice du Rhône, en déplorant que "les normes agro-écologiques risquent de sauter parce que la FNSEA est arrivée à ses fins" sur l'usage des pesticides.

Les images des agriculteurs qui rangent tout en quittant leur barrage sur l'A1

Alors que la question du règlement de la facture des dégradations commence à être soulevée dans le débat public, les agriculteurs qui occupaient l'autoroute A1 dans le nord-est de Paris ont tout nettoyé avant de quitter leur barrage, escortés par les forces de l'ordre.

"Dès le démarrage de l'action on s'était engagés à avoir le moins de dégradations possibles et laisser l'autoroute quasiment comme on l'a trouvée", assure Alberic, un responsable sur place.

>> Qui va payer les dégâts? Notre article complet sur ces départements qui compte envoyer les factures à l'Etat

"On est un peu écoeuré": le convoi des Agenais de la CR47 retourne dans le Sud-Ouest

Le convoi d'agriculteurs parti d'Agen à destination de Rungis a quitté Pierrefitte-sur-Sauldre (Loir-et-Cher) en direction du Sud-Ouest, a annoncé vendredi José Perez, coprésident de la Coordination rurale 47.

Le convoi, composé d'environ "150 tracteurs et 300 personnes" selon M. Perez, a prévu de dormir "aux environs de Limoges" vendredi soir, avant de reprendre la route en direction du Lot-et-Garonne.

"Le moral est bon. On est un peu écoeuré de ce qui s'est passé, qu'on nous mette dehors dans tous les départements. On a été parqué et dégagé", a déclaré José Perez à l'AFP.

Les derniers tracteurs quittent l'A1 sous escorte policière

Les derniers tracteurs qui bloquaient l'autoroute A1 sont en train d'être escortés par les forces de l'ordre, comme nous le constatons sur place.

Les derniers tracteurs quittent l'A1 sous escorte policière
Les derniers tracteurs quittent l'A1 sous escorte policière © Caroline Philippe RMC

"On veut l'égalité face à la fiscalité": après les agriculteurs les artisans?

S'estimant lésés notamment après l'annonce de la suspension de la hausse de la taxe sur le GNR, les artisans veulent aussi des gestes forts du gouvernement.

Certains ont déjà profité de la gronde du monde agricole pour se joindre aux points de blocages des agriculteurs. Aujourd'hui, ils réclament "l'égalité face à la fiscalité".

>>> Notre article à retrouver ici - "On est moins écoutés que le fumier des agriculteurs": les artisans s'estiment lésés sur le GNR

Pesticides: Arnaud Rousseau assure qu'il ne défend pas que les céréaliers

Certains détracteurs de la FNSEA pointent que la mesure de "pause" sur le plan "éco-phyto" visant à réduire l'utilisation des pesticides profite particulièrement aux céréaliers, Arnaud Rousseau, évoluant lui-même dans ce domaine, réplique. "Tous les profils sont représentés à la FNSEA", défend-t-il, citant ses vice-présidents viticulteurs et éleveurs.

Il rappelle également qu'une des mesures phares annoncée par le gouvernement est une aide de 150 millions d'euros annuels à destination des éleveurs.

>> Tout ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement hier

"La colère se transforme", lance Arnaud Rousseau

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, estime que la colère agricole n'est pas encore totalement calmée et pense désormais à d'autres formes d'actions.

"La colère agricole se transforme", assure-t-il face à Apolline de Malherbe, estimant qu'il est possible de "remettre le couvert", avec le salon de l'agriculture en ligne de mire dans trois semaines.

"On a dit qu'on veut du concret" explique-t-il estimant qu'une date butoir à été fixée à juin pour une nouvelle loi.

Le blocage se lève petit à petit sur l'A1 au nord de Paris

Sur le blocage de l'A1 au nord-est de Paris, les lignées interminables de tracteurs s'éparpillent. Il ne reste qu'une trentaine d'engins sur place à cette heure comme nous le constatons sur place, contre 180 lundi.

"On dormira mieux dans notre lit que dans le tracteur!", ironise un agriculteur qui assure qu'il reste "très vigilant" et qu'il n'arrêtera pas "de maintenir la pression".

Pour la réouverture de l'autoroute il faudra encore des heures à la Sanef qui exploite l'A1 pour refixer des glissières et nettoyer la chaussée.

Le blocage se lève sur l'A1 au nord de Paris le 2 février 2024
Le blocage se lève sur l'A1 au nord de Paris le 2 février 2024 © Caroline Philippe RMC
Le blocage se lève sur l'A1 au nord de Paris le 2 février 2024
Le blocage se lève sur l'A1 au nord de Paris le 2 février 2024 © Caroline Philippe RMC

"Pause" sur le plan de réduction des produits phyto-sanitaires: "Un cadeau empoisonné"

Le ministre de l'Agriculture a annoncé hier que le "plan Ecophyto", qui vise à réduire l'utilisation de pesticides serait "mis en pause".

"C'est un cadeau empoisonné pour les agriculteurs, un mensonge, et une atteinte considérable pour la biodiversité", tacle Marie Toussaint, tête de liste écologiste aux européennes, ce matin sur RMC.

Elle estime que le gouvernement "cède aux revendications de la FNSEA".

"C'est raconter des bobards aux agriculteurs de dire que l'on peut tout mettre en pause"

Qui va payer les dégâts? La Haute-Vienne s'inquiète d'une facture qui pourrait monter au million d'euros

Chaussées déformées, ornières, feux de paille réalisés sur la voirie et d'autres dégradations... Entre mouvements et blocages d'agriculteurs locaux et le passage du convoi de tracteurs parti d'Agen, la Haute-Vienne s'inquiète du réglement de la facture concernant les dégâts liés à sa voirie.

"Notre voirie départementale n'est pas adaptée aux passages massifs des tracteurs et poids-lourds (qui ont été déviés de l'autoroute fermée)", explique le vice-président PS de la Haute-Vienne Stéphane Destruhaut sur RMC.

Des dégâts qui ne sont pas encore évalués exactement mais Stéphane Destruhaut assure qu'on est sur "plusieurs centaines de milliers d'euros voire même jusqu'au million".

> Le témoignage entier et les pistes de paiement pour cette facture à retrouver dans notre article complet ici

Témoin RMC : Stéphane Destruhaut - 02/02
Témoin RMC : Stéphane Destruhaut - 02/02
5:47

Le point sur la situation sur les routes encore bloquées par les agriculteurs

Dans le sud-est de la France, les blocages se sont rapidement dispersés dans la soirée de jeudi. La circulation a repris sur l'A9 dans le sens France/Espagne et sur l'A51 à hauteur de Sisteron. Les manifestations ont pris fin ce vendredi matin sur l'A62, près de Toulouse, et l'autoroute devrait rapidement rouvrir.

Mais les annonces n'ont pas dissipé tous les points de blocage. En Île-de-France, l'A10 et l'A6 sont bloquées pour encore au moins toute la matinée de vendredi.

L'A7 est toujours coupée entre Avignon et Chanas en direction de Lyon et entre Chanas et Bollène dans l'autre sens. L'A8 et l'A9 sont dans la même situation ce vendredi matin.

>> Notre article à retrouver ici - Levée des blocages: les agriculteurs reconnaissent "une vraie avancée" de la part du gouvernement

Emmanuel Macron affirme que la France "s'oppose et continuera de s'opposer" à l'accord avec le Mercosur

Dans un long message publié sur le réseau social X, dans la nuit de jeudi à vendredi, Emmanuel Macron a affirmé la position de la France sur l'accord de libre-échange avec le Mercosur auquel "elle s'oppose et continuera de s'opposer".

Le président de la République a résumé les mesures annoncées plus tôt par le Premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau.

Le chef de l'État a dénoncé les pratiques de certains distributeurs qui "se sont organisés au niveau européen par des centrales d'achat".

La colère des agriculteurs est "légitime" selon Emmanuel Macron, qui a également appelé à une Europe "plus forte et plus concrète pour protéger le revenu de nos agriculteurs."

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à lever les blocages

La troisième vague d'annonces du gouvernement a finalement convaincu la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs de stopper les blocages routiers.

Certains agriculteurs les ont quittés dès jeudi soir. D'autres voulaient passer une dernière soirée ensemble, c'est le cas sur les barrages autour de Paris. Mais ils devraient lever le camp dans la matinée.

Le président de la République Emmanuel Macron a résumé ces mesures sur le réseau social X. Il a affirmé l'opposition de la France à l'accord de libre-échange avec le Mercosur.

 >> Colère des agriculteurs: toutes les infos du 1er février

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