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Loi Duplomb pour les agriculteurs: comment le gouvernement veut couper court aux débats

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La loi "Duplomb" pour "lever les contraintes au métier d'agriculteurs" en assouplissant l'utilisation de pesticides et l'installation de mégabassines, doit être examinée à l'Assemblée nationale. Mais les écologistes notamment ont déposé des milliers d'amendements pour ralentir l'examen du texte. Face à eux, le bloc central a peut-être trouvé la parade pour aller plus vite.

Ambiance électrique attendue cet après-midi à l’Assemblée, pour l’examen d’un texte très attendu par les agriculteurs. La proposition de loi "Duplomb" (du nom du sénateur qui en est l’auteur) destinée à "lever les contraintes au métier d’agriculteur".

Un texte très critiqué par les écologistes et les ONG de défense de l’environnement, notamment parce qu’il réautorise un pesticide, ou facilite le stockage de l’eau avec les mégabassines.

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Le bloc central va tenter de mettre fin au débat

Plus de 3.500 amendements ont été déposés, de quoi ralentir considérablement l’examen du texte, au point que le bloc central va tenter une parade cet après-midi, et pourrait mettre immédiatement fin aux débats.

Avec une stratégie toute simple, une motion de rejet qui a toutes les chances d’être adoptée par les voix du bloc central, de la droite, mais aussi du RN et qui renverrait tout le monde à la maison, dès ce soir, sans même débattre du fond.

L’objectif c’est de gagner du temps. Le texte serait alors envoyé en commission mixte paritaire, la fameuse CMP, ce conclave de 14 députés et sénateurs, où la droite et le centre sont majoritaires.

"On a besoin d'avancer"

Chez les macronistes, et au gouvernement, la riposte est assumée: "On a besoin d’avancer pour répondre aux agriculteurs", plaide un député, qui dénonce l’obstruction de la gauche.

"Tous nos amendements sont étayés”, répondent les écologistes qui y voient surtout une manière d’empêcher un vrai débat sur les pesticides, les retenues d’eau, bref sur le modèle d’agriculture.

Avec la crainte que le huis clos de la CMP ignore totalement l’aspect environnemental: "ce sera le pire texte qu’on puisse imaginer", craint un député écolo.

Sébastien Krebs