Marine Le Pen condamnée: une justice "indépendante" et "équivalente pour tout le monde", dit Macron

Emmanuel Macron a réagi ce mercredi en Conseil des ministres à la condamnation de Marine Le Pen et les menaces proférées contre les magistrats. Le président a rappelé que "la justice est indépendante" et qu'"il faut la respecter comme un pilier de notre démocratie".
Marine Le Pen a été reconnue lundi coupable des faits qui lui étaient reprochés dans le procès en première instance de l'affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement National. Elle a été déclarée inéligible immédiatement pour une période de 5 ans, qui, pour le moment, l'empêche de briguer l'Élysée en 2027.
Les juges menacés
Concernant les menaces faites sur les magistrats, elles sont "absolument insupportables et intolérables" a affirmé le président. Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur les propos répréhensibles proférés à l’encontre des juges qui ont condamné lundi Marine Le Pen.
Exprimant dans un communiqué "sa vive préoccupation", le premier président Jacques Boulard déplore que la décision rendue par le tribunal de Paris suscite, "en particulier sur les réseaux sociaux, des attaques personnelles à l'encontre des trois magistrats composant la collégialité".
"Dans un État de droit démocratique, la critique d'une décision de justice ne peut en aucun cas s'exprimer par des menaces formulées à l’égard des magistrats", a-t-il insisté.
Une "inquiétude"
Face à ces menaces, le Parti Socialiste a, lui, annoncé, lundi, lancer une pétition pour soutenir l'indépendance de la justice, soulignant que "nul n'est au-dessus des lois, encore moins ceux qui aspirent à la plus haute fonction de l'État". Une pétition pour contrer celle de Jordan Bardella, président du Rassemblement National, lancée après la condamnation de Marine Le Pen, dénonçant "la dictature des juges" et appelant à une "mobilisation populaire et pacifique".
Le Conseil supérieur de la magistrature a également réagi, faisant part, dans un communiqué, de son "inquiétude" face à ces "réactions virulentes", qui sont "de nature à remettre en cause gravement l'indépendance de l'autorité judiciaire".
Supprimer l'exécution provisoire
Emmanuel Macron a finalement rappelé mercredi que chacun a le droit a une justice équivalente et que le droit est le même pour tout le monde. "Tous les justiciables ont droit au recours" a-t-il dit, selon des participants au Conseil des ministres. Alors que la justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir à l'été 2026, dans des délais qui laissent une possibilité à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de Marine Le Pen.
La veille, Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire.
À ce propos, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a préféré temporiser à la sortie du Conseil des ministres. "Ce texte sera discuté par le Parlement et le gouvernement regardera les modalités parce que supprimer, il y a peut-être des nuances", a-t-elle réagi. Sophie Primas n'a pas voulu donner plus d'explications sur "un texte qui n'existe pas et dont on ne connaît pas l'écriture", tout en précisant que le gouvernement "laissera l'initiative parlementaire perdurer".