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Mayotte: Bruno Retailleau veut être "plus dur vis-à-vis des Comores" et dénonce une "guerre hybride"

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Après le passage du cyclone Chido, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau appelle ce mercredi sur RMC-BFMTV à être "plus ferme vis-à-vis des Comores", d'où sont originaires la majorité des clandestins qui viennent à Mayotte.

Alors que la question de la reconstruction se pose déjà à Mayotte, où de nombreux bidonvilles ont été détruits par le passage du cyclone Chido, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau appelle ce mercredi sur RMC et BFMTV à "ne plus faire comme avant" en matière d'immigration clandestine.

Il souhaite ainsi être "plus dur vis-à-vis des Comores voisines" dont sont originaires la plupart des immigrés clandestins de Mayotte, où ils vivent dans les bidonvilles touchés par les dégâts des intempéries.

Dans ces conditions, Bruno Retailleau veut sévir contre l'archipel voisin: "Il faudra être beaucoup plus dur vis-à-vis des Comores où la politique consiste à laisser partir une population parce que les Comores n'ont jamais supporté l'autodetermination pour la France de Mayotte", assure-t-il.

"Il y a une forme de guerre hybride en poussant des populations vers Mayotte pour une sorte d'occupation clandestine", ajoute Bruno Retailleau.

"Ne plus faire comme avant"

Après un déplacement à Mayotte dans la foulée du passage du cyclone Chido, le ministre de l'Intérieur démissionnaire assure qu'on lui a demandé sur place "de ne pas recommettre les mêmes erreurs".

"Si on reconstruit sur du sable, alors les mêmes causes produiront les mêmes effets. Le bilan qu'on constatera dans quelques jours ne sera pas lourd là où il y a des constructions en dur. Il sera lourd là où il y a des bidonvilles", prévient Bruno Retailleau.

Face à Face : Bruno Retailleau - 18/12
Face à Face : Bruno Retailleau - 18/12
24:04

Le pensionnaire de la place Beauvau appelle à "ne plus faire comme avant", en s'appuyant sur trois actions contre l'immigration irrégulière. D'abord donc, en étant plus ferme avec les Comores. Ensuite, en s'appuyant sur la technologie pour prévenir l'arrivée des kwassa-kwassa, ces barques de pêcheurs utilisées par les passeurs. Enfin, il veut modifier la législation.

"J'ai un projet pour mettre un délai d'un an pour que les bébés nés à Mayotte ne deviennent français à la majorité que si la maman est en situation régulière depuis un an lors de l'accouchement", prône-t-il.

Au moins 22 morts

On recense 320.000 habitants à Mayotte dont 100.000 seraient des immigrés clandestins venus des Comores voisines. Bruno Retailleau assure que certaines femmes enceintes viendraient jusqu'à la maternité de Mamoudzou, la plus grande de France, où il naît un enfant par heure, pour accoucher et permettre au bébé de devenir français à ses 18 ans.

Et le ministre démissionnaire assure que ce sont les Mahorais qui réclament la fin du droit du sol: "Je ne connais pas de territoire de France autant attaché à la mère patrie que Mayotte".

Un premier bilan provisoire fait état de 22 morts et des centaines de blessés graves à Mayotte après le passage du cyclone Chido. Mais le ministre de l'Intérieur démissionnaire craint au final "un bilan bien trop lourd".

G.D.