Affaire McKinsey: Christophe Castaner dénonce un "procès d'intention" et une "opération politique"
Un "procès d'intention", une "opération politique". Christophe Castaner n'a pas mâché ses mots après la révélation du rapport de la commission d'enquête parlementaire du Sénat sur les nombreux contrats de l'État avec le cabinet privé McKinsey, qui n'aurait pas payé d'impôts en France depuis plusieurs années.
"C'est un procès d'intention. Quand vous parlez, pour 16,5 millions d'euros pour une année pleine, de McKinsey 477 fois, c'est effectivement une opération politique", estime le président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale.
Pour l'ancien minsitre de l'Intérieur, les pratiques comme celles de prendre un cabinet comme McKinsey, ce sont des "pratiques anciennes qui existent au sein des collectivités locales, au sein de l'État de prendre pour des montants assez réduits pour l'État, 0,27% de la masse salariale, un prestataire extérieur pour des missions spécifiques."
"Un procès idiot de tout internaliser"
L'ancien porte-parole du gouvernement estime qu'il est "totalement idiot" de tout internaliser et s'en prend aux candidats à la présidentielle qui souhaitent arrêter avec ces missions des cabinets de conseil: "s'ils veulent recruter des fonctionnaires, avec un statut de fonctionnaire à vie pour faire des missions temporaires, c'est leur choix", assène-t-il.
Christophe Castaner défend le choix d'utiliser ces contrats pour des missions temporaires avec les cabinets de conseils: "le vrai sujet, c'est, par exemple, de recruter des policiers, des gendarmes spécialistes du numérique", explique l'ancien minsitre de l'Intérieur. "Si on leur dit qu'ils doivent passer le concours de commissaire, vous aurez assez peu de chance de les avoir. Par contre, si vous ouvrez des missions temporaires pour les profils de ce type là, vous avez des recrutements différents",
"C'est vraiment un procès totalement idiot, celui de dire que de la cantine scolaire qui est dans l'école ou dans le restaurant du service administratif jusqu'à un certain nombre de mission spécifiques" il faudrait tout internaliser, a-t-il aussi jugé.
L'affaire McKinsey part des révélations de la commission d'enquête parlementaire du Sénat, initée par le groupe CRCE à majorité communiste, le 17 mars dernier. Ce rapport affirme que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de conseils comme McKinsey ont "plus que doublé" sur les trois dernières années, pour un motant total de plus d'un milliard d'euros l'année dernière. Un record.
Les sénateurs ont aussi saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage" contre un dirigeant de McKinsey. Il avait affirmé face à la commission d'enquête que le cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés en France. Les parlementaires ont, par la suite, révélé que ce n'était pas le cas pour les entités françaises du groupe, depuis dix ans.