Négocier du RN à LFI: l'idée de Gabriel Attal crée un "malaise" dans la majorité

Entendre dire que Gabriel Attal va discuter avec les oppositions, quelles qu'elles soient, ça ne passe pas dans la majorité. "Tout le monde a ressenti un malaise", confie une députée macroniste. Qu'il engage le dialogue en tant que Premier ministre, "ok", dit un autre, mais "qu'il ne nous demande pas de faire pareil".
Un flou qui ne s'est pas dissipé lorsqu'une membre du gouvernement s'est montrée indulgente avec le Rassemblement national ce mardi. La secrétaire d'Etat à la Ville Sabrina Agresti-Roubache s'est prononcée, comme c'est la règle pour l'exécutif, sur les amendements rédigés par les oppositions lors de l'examen du texte contre les dérives sectaires.
Elle a émis ce que l'on appelle un "avis de sagesse" sur deux amendements du RN, une façon de ne pas trancher, ce qui a mis hors de lui le patron de la majorité, jusqu'à réclamer une suspension de séance.
Thévenot: "Rappeler qu'il n'y a pas de sagesse ni de complaisance à l'égard du RN"
Le lendemain, Sabrina Agresti-Roubache a même salué la décence du RN qui ne s'est pas rendu à la cérémonie d'hommage à Robert Badinter, conformément au souhait de la famille, ce que n'a pas fait LFI.
Les conseillers de Matignon auraient recadré ceux de la secrétaire d'Etat, qui s'en défend. "Rien de tout cela", dit-on dans son entourage, elle avait informé majorité et exécutif de ses positions.
La porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot a en tout cas habilement taclé sa collègue: "La décence, c'est de rappeler qu'il n'y a pas de sagesse ni de complaisance à l'égard du RN".