"On savait qu’ils seraient frileux": l'exécutif veut insister pour la vente de carburant à perte

Le gouvernement est-il allé trop vite en annonçant l'autorisation de vendre à perte les carburants? C’est Élisabeth Borne qui rn a fait l’annonce le week-end dernier. La mesure doit même figurer dans un projet de loi qui sera présenté la semaine prochaine, pour une application en décembre. Sauf que ce scénario semble avoir du plomb dans l’aile. Et pour cause, les principaux intéressés n'en veulent pas.
Tour à tour, Carrefour, Leclerc, Intermarché et Système U ont précisé qu’ils n’ont aucunement l’intention d’y recourir. C'était lors d’une table ronde devant des députés.
“C’est plié” confie d’ailleurs l’un d’eux, agacé par “l’impréparation” du gouvernement et qui voit mal comment cette mesure pourrait être maintenue, alors que personne ne veut l’appliquer.
Un sujet qui inquiète l'exécutif
Mais à Matignon, pas de changement de pied pour l’instant. “Les discussions continuent”, dit-on, et la Première ministre a elle-même décroché son téléphone mercredi pour appeler les patrons de la grande distribution.
“On savait qu’ils seraient frileux, c’est une forme de coup de pression” décrypte un conseiller de l'exécutif. En clair, certains disaient que la loi les empêchait d’aller plus bas. Le gouvernement les a pris au mot, à eux d’annoncer des efforts.
On comprend qu’en coulisses, ce sujet du carburant inquiète l'exécutif au plus haut point. Et il n’y a pas de solution miracle, insiste un cadre de la majorité. Une nouvelle ristourne, un chèque, une baisse des taxes, chaque centime, ce serait de la dette en plus. Et une menace sur la trajectoire budgétaire.