"Pas question de renoncer": la nouvelle maire de Saint-Brévin-les-Pins subit également des menaces

"C’est une pression constante". Comme son prédécesseur Yannick Morez, qui a décidé de rendre son écharpe, la nouvelle maire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique) Dorothée Pacaud est la cible de menaces et d’intimidations en raison du projet de centre d’accueil pour demandeurs d’asile. "Ce sont les mêmes personnes. Ils continuent avec les mêmes méthodes, malheureusement, explique-t-elle dans ‘Apolline Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. Je m’y attendais. Je me doutais bien que ça n’allait pas s’arrêter comme ça. Cela va encore durer quelques mois, jusqu’à ce que le centre puisse ouvrir ses portes."
"Cela a commencé dès le soir du conseil municipal avec la présence d’un petit groupe local dans la salle, avec la distribution de tracts, raconte Dorothée Pacaud. Ils sont venus nous interpeller de façon assez virulente. Et à l’extérieur, il y avait des militants de l’ultradroite. Depuis, il y a des courriers qui cherchent à maintenir la pression. J’avais un tract dans ma boite aux lettres samedi. Il y a des articles sur des sites d’extrême droite avec des commentaires injurieux, des appels à la haine et à la violence. C’est permanent."
Mais la maire de Saint-Brévin-les-Pins ne compte pas plier. "On a déjà un centre sur la commune, rappelle-t-elle. Il s’agit simplement d’un déplacement à un autre endroit de la commune. Il ne sera pas agrandi. Ce centre, c’est l’Etat qui en a la compétence et qui compte bien mener à leur terme les travaux. Et nous soutenons ce projet. Il n’est pas question de renoncer. Je ne regrette pas (d’être devenue maire, ndlr). Il n’y a pas que moi, il y a toute une équipe qui est extrêmement solidaire et déterminée. Je ne suis pas du tout seule, je suis très bien entourée. On est tous très déterminés à poursuivre notre action. Il y a ce projet de déplacement du centre d’accueil de demandeurs d’asile, mais on a aussi d’autres projets. Le travail d’un élu local, c’est d’être au quotidien au service des habitants."
"Je souhaite que ce projet soit porté et défendu aussi par l’Etat"
Se sentant désormais "plus soutenue" par l’Etat, Dorothée Pacaud attend désormais que les autorités s’impliquent davantage sur le terrain. "J’ai des appels réguliers, des interrogations pour savoir si tout se passe bien, une prise en compte quand je sollicite la gendarmerie pour des plaintes. Pour l’instant, je n’ai pas à déplorer ce manque de soutien de l’Etat. Mais je l’ai dit très clairement aux représentants de l’Etat avec lesquels j’ai pu m’entretenir: je souhaite maintenant que ce projet soit porté et défendu aussi par l’Etat, qu’on explique encore davantage à la population. Il s’agit d’accueillir des demandeurs d’asile, des personnes qui seront accompagnées dans un centre avec des travailleurs sociaux qui les aideront à mener à bien leurs démarches. Ce n’est pas du tout un accueil désordonné. Les tracts sont extrêmement mensongers. Il y a peut-être un besoin de pédagogie supplémentaire. Et je pense que ce n’est pas qu’à la commune de faire cet effort de pédagogie."