Propos de Mélenchon: qu'en pensent les sympathisants de La France insoumise?

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Accusé de dérives complotistes après ses propos liant des actions violentes notamment des attentats et les élections présidentielles, Jean-Luc Mélenchon, incarnait jusque-là tous les espoirs pour Anne: "Je l'ai vu en meeting, c'est un parti que je soutenais de manière générale à toutes les élections".
Mais entendre son ancien champion prédire un incident grave avant l'élection présidentielle de 2022, c'est la goutte de trop pour cette habitante de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), où Jean-Luc Mélenchon avait réalisé son meilleur score en Île-de-France lors de la dernière élection présidentielle avec 47% de voix au 1er tour: "C'est quoi les sous-entendus derrière? Ça veut dire que c'est le pouvoir en place qui provoque ça? Ça confirme simplement le fait que je me désolidarise de ses propos, je trouve ça complètement irresponsable". Conséquence : elle va joindre le geste à la parole pour 2022: "Pour la première fois depuis longtemps, je ne sais pas pour qui voter".
Car difficile de séduire avec ce genre de déclarations craint Rémy, sympathisant de la France Insoumise, inquiet des répercussions sur le parti:
"Je pense que ça peut faire du tort aux Insoumis. Il n'y a pas que lui chez les Insoumis, on a tendance à raccourcir LFI à lui alors que c'est un parti entier. Est-ce qu'ils vont en parler entre eux et le mettre à l'écart parce qu'il déconne trop? Je ne sais pas. Il s'accroche à un espoir de victoire qui à mon avis il n'aura jamais".
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"La stratégie de communication est assez calamiteuse"
Mais tous ses soutiens n'ont pas disparu, Adil défend la forme du propos, à 11 mois de la présidentielle, entre candidats c'est œil pour œil dents pour dents: "Il y a d'autres candidats qui ont des propos virulents mais Jean-Luc Mélenchon est un peu plus expressif. Violent non, juste expressif", plaide-t-il.
De son côté Jean-Luc Mélenchon se défend, déplorant "un mot monté en épingle", puis en signalant une vidéo d'un youtubeur d'extrême droite qu'il considère être un appel au meurtre contre les Insoumis.
Une stratégie de défense hasardeuse d'après Benjamin Morel, maitre de conférences en droit public à l'université Paris Panthéon Assas. "Ce n'est pas qu'il n'y a pas de vraie question avec cette vidéo mais il s'agit très clairement de détourner la flèche en passant à une nouvelle polémique. Là, la stratégie de communication est assez calamiteuse", juge-t-il. Pour ce politologue, le chef de file de la France insoumise aurait peut-être gagné à se mettre en retrait le temps que la polémique se tasse.
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