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Quel scénario après les législatives? "Un vrai problème si on se retrouve sans aucune majorité"

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Interrogé dans "Estelle Midi" ce lundi sur RMC, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, a analysé les différents scénarios possibles à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron.

L'annonce d'Emmanuel Macron a surpris l'ensemble des militants des formations politiques françaises. La dissolution de l'Assemblée nationale, décidée dimanche par le président, une heure seulement après les résultats des élections européennes, est une "grande surprise" selon Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, invité d'Estelle Midi sur RMC et RMC Story, lundi.

"La grande surprise, c'est qu'il tire une conséquence immédiate du résultat assez désastreux de sa liste aux élections européennes et qu'il veut prendre tout le monde de court", analyse-t-il.

Conséquence, les partis doivent s'organiser très rapidement pour repartir en campagne. Les listes doivent être déposées avant vendredi, dernier délai, pour être validées, puis il y aura seulement deux semaines de campagne. "Le grand gagnant de cette soirée électorale est évidemment le Rassemblement national, c'est celui qui est le plus préparé pour faire une campagne. Il est prêt à assumer une campagne électorale parce qu'il se prépare à cette hypothèse depuis un certain temps", explique Arnaud Benedetti.

Macron veut-il mettre à l'épreuve le RN?

Selon ce dernier, cette dissolution "était inscrite dans les résultats des élections législatives de 2022 parce qu'il avait, quand même, une majorité relative extrêmement relative au regard de ce qu'on a connu par le passé".

Dans les hypothèses envisagées, Arnaud Benedetti assure qu'il ne faut pas exclure selon laquelle Emmanuel Macron "essaye de vider l'abcès du RN et veut confronter à l'épreuve du pouvoir un parti qu'il pense ne pas être prêt pour gouverner, avec qui plus est un jeune Premier ministre qui n'a pas d'experience autre que celle d'avoir une ascension fulgurante en tant que jeune militant au sein d'un parti qui n'a jamais occupé le pouvoir."

"C'est d'un machiavélisme et d'un cynisme qui est un peu délicat", ajoute-il.

En ce qui concerne les résultats, "il ne faut pas exclure celle qui serait qu'on se retrouve sans aucune majorité". Cela serait "un vrai problème" selon Arnaud Benedetti. "Si on se retrouvait dans cette situation, le seul responsable serait le président. C'est lui qui a quand même organisé ce désordre quasi scientifique. In fine, si le pays devenait ingouvernable, la responsabilité du président de la République serait organiquement engagée", ajoute-il, à trois semaines du premier tour des élections législatives, le 30 juin prochain.

T.R.C.