Retraites: "Emmanuel Macron a menti, un problème grave" selon l’UNSA

Une critique qui a été très mal perçue par les principaux intéressés. Lors de son interview sur TF1 et France 2 ce mercredi, Emmanuel Macron a affirmé que les syndicats n’avaient proposé "aucun compromis" sur la réforme des retraites. Comme la CFDT et la CGT, l’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) est "en colère" après ces propos du président de la République. "Je suis d'habitude calme et serein, posé. Mais là, j'ai été très en colère, explique Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, dans "Charles Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story. Car pour l'UNSA, j'ai participé à toutes les concertations, nous avons eu de cesse de faire des propositions sur tous les sujets : employabilité, pénibilité, incapacité, seniors… Nous avions des pistes sur le financement à 12,5 milliards. La réponse qui nous a été faite, c’est non, non et non. Quand j’entends un président de la République oser mentir à la télévision, ça me pose un problème grave. Il a menti, parce que nous avons tendu la main."
"Le président dit qu’il manque 12,5 milliards d’euros sur les retraites en 2027, poursuit Dominique Corona. Nous avions fait des propositions financières. Nous avions repris par exemple la proposition de François Bayrou, membre de la majorité présidentielle, sur la hausse d’un point des cotisations sociales de l’employeur, 7 à 8 milliards en plus. Nous avons proposé un amendement qui avait été soutenu par la majorité présidentielle sur la baisse des cotisations familiales, 4 milliards d’euros. Nous étions à 12 milliards. Aucune de ces pistes n’a été prise par le gouvernement. Franchement, ce n’est pas très sérieux de sa part."
"La violence, c'est l'arme des faibles"
Au lendemain de cette interview d’Emmanuel Macron, et une semaine après le recours au 49.3 à l’Assemblée nationale, l’intersyndicale organise ce jeudi sa 9e journée de mobilisation. Avec l’espoir de voir rebondir le nombre de manifestants. "On souhaite que le président de la République entende ce qu’il se passe dans le pays et qu’il y ait des gens massivement dans les rues pour montrer au président de la République qu’il a tort de mépriser les Français, explique le secrétaire général adjoint de l’UNSA. La fracture est profonde et donc il y a un risque démocratique, républicain. Le seul phare dans ce brouillard, ce sont les organisations syndicales qui organisent des manifestations pacifiques."
Mais des violences risquent-elles désormais de perturber les cortèges? "On ne craint pas les violences car nous demandons le calme et la sérénité, assure Dominique Corona. La violence, c'est l'arme des faibles. Nous, on veut gagner et on va gagner, car nous sommes calmes, sereins et déterminés. Toutes les manifestations que nous avons organisées, c'était en collaboration avec la préfecture de police. Notre but est que les gens descendent dans la rue, de manière joyeuse et festive. Un moment presque festif pour dire au président de la République: vous nous promettez du sang et des larmes, mais nous, nous sommes plutôt dans la joie et dans la rue. La violence est l'arme des faibles et nous condamnons toute forme de violences. L'intersyndicale, dans son ensemble, a toujours combattu les violences."