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Retraites: face à la menace d'un pays à l'arrêt, Elisabeth Borne a contacté des leaders syndicaux

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La Première ministre, Élisabeth Borne, n'a pas apprécié les menaces de plusieurs syndicats de mettre la France à l'arrêt à partir du 7 mars si le texte sur la réforme des retraites n'est pas retiré d'ici là. Elle a appelé plusieurs leaders syndicaux ce week-end.

La Première ministre a appelé plusieurs leaders syndicaux ce week-end. Élisabeth Borne a décroché son téléphone et passé des coups de fil, notamment à FO et à la CFDT, peut-être un peu inquiète devant la menace des syndicats de mettre "la France à l'arrêt" le 7 mars prochain pour protester contre la réforme des retraites.

"Elle avait compris qu'on allait durcir le ton" explique le numéro un de Force Ouvrière, Frédéric Souillot. Le leader syndical a rappelé son désaccord avec le report de l'âge légal. Un désaccord “assez insurmontable” reconnaît le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

"Rien de nouveau"

La Première ministre se serait d'abord agacée de ce possible durcissement du mouvement après les vacances d'hiver, mais aussi du manque de reconnaissance des syndicats sur les concessions faites par l'exécutif. Par exemple, le passage à 64 ans au lieu de 65, sur l'index des seniors ou encore sur l'augmentation des pensions minimum. Invité ce lundi matin sur RMC, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a indiqué que la Première ministre l'avait également contacté dimanche soir.

“C’était plus un appel de courtoisie. Je pense que comme on a souvent répété avec mes collègues qu’on avait pas de nouvelles du gouvernement, elle a dû se dire peut-être qu’il faut que je les appelle pour éviter de laisser penser qu’on met de côté les organisations syndicales et les mobilisations. Je pense que c’était de pure forme", indique-t-il.

Il appuie sur le fait que le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de l'importance de la mobilisation. "Quand on voit le nombre de manifestants samedi, le changement de population avec beaucoup de familles, beaucoup de primo-manifestants, c’est la preuve que c’est un mouvement de fond. Et c’est ce que j’ai rappelé à la Première ministre dimanche soir. J’espère qu’elle (Elisabeth Borne) est consciente de la large mobilisation dans la population contre cette réforme", ajoute-t-il.

Interrogé par l'AFP, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a également fait part d'un appel de la Première ministre. "Rien de nouveau, je lui ai redit notre profond désaccord avec l'âge de départ à la retraite à 64 ans et notre volonté d'être écouté", a-t-il indiqué.

Romain Cluzel avec Guillaume Descours