Réforme des retraites: la semaine va-t-elle être plus calme à l'Assemblée nationale?

Des incidents, des polémiques, des suspensions de séance et de nombreux rappels au règlement: l'étude du texte de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale a eu du mal à avancer la semaine dernière.
Les débats s'arrêteront ce vendredi soir. Il ne reste donc plus que cinq jours de discussion, soit 42h de débats en tout. C'est peu, d'autant plus que les députés vont reprendre le projet de loi là où ils l'ont laissé vendredi, c'est-à-dire à l'article 2, sur 20.
Pour certains syndicats, ce chahut à l'Assemblée, ça ne passe pas. "C'est un spectacle lamentable qui n'a rien à avoir avec la dignité du mouvement de la rue. Où sont les responsables aujourd'hui? Ils sont dans ceux qui conduisent le mouvement social", a affirmé Laurent Berger, secrétaire nationale de la CFDT, sur LCI ce dimanche.
"Je pense que l'obstruction, c'est une connerie"
Pour lui, "on dirait le plateau d'Hanouna": "C'est l'Assemblée nationale, ça mérite de la dignité, on est dans la représentation du peuple. Ce qu'il se passe à l'Assemblée ne sert pas ce que nous faisons dans la rue. Je pense que l'obstruction, c'est une connerie".
Certains députés de la gauche le rejoignent dans cette pensée. "Il est temps d'apaiser les débats, soyons exemplaires cette semaine. Les gens nous le demandent, nous n'avons pas montré une bonne image de nous-même la semaine dernière", explique Philippe Brun, député socialiste de l'Eure.
"Il y a beaucoup de provocations faites par le groupe Renaissance et je dois dire que dans nos rangs, il y a une réponse un peu excessive", ajoute-t-il. Pour autant, d'après lui, "il faut absolument que nous passions au vote sur l'article 7. Les Français ne comprendraient pas que, par l'obstruction, nous n'allions pas au vote sur l'article 7, celui qui repousse l'âge légal de 62 à 64 ans". "Même nous, on a des excès, on doit se remettre en question", reconnaît une macroniste.
Une volonté d'apaisement pas partagée par tous?
Pour autant, pas sûr que tout le monde ait la même volonté d'apaisement. "Installer la colère de la rue dans l'Assemblée": voilà l'ambition, toujours la même, des insoumis à l'aune de cette seconde semaine de débats, pourtant soumis à la pression de leurs alliés de gauche." Il faut que chacun redescende", invite un écologiste.
Pourront-ils aller jusqu'à l'article 7? Si cela continue au même rythme que la semaine dernière, ça ne devrait pas être possible, malgré la demande des syndicats. L'une des solutions serait que les insoumis retirent leurs milliers d'amendements. "Nous le ferons que si on a la certitude de gagner le vote", explique un cadre LFI. C'est donc une manière d'annoncer que la guerre des nerfs va se poursuivre cette semaine.