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Retraites: le député LR Philippe Juvin va voter "cette loi décevante", espérant des améliorations

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Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, le député LR Philippe Juvin explique qu’il votera la réforme des retraites. Mais il attend des améliorations sur le texte lors des échanges à l’Assemblée nationale.

Combien de députés des Républicains vont-ils soutenir la réforme des retraites? La majorité présidentielle, qui n’est pas absolue, sort la calculatrice et espérer rallier des membres de la droite pour que le texte soit adopté à l’Assemblée nationale. Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, affirme qu’il votera pour cette réforme. Mais il espère, et attend, des améliorations grâce au débat parlementaire, notamment sur la question d’une possible introduction de la capitalisation et sur la prise en compte de la pénibilité.

"De toute façon, je vais la voter, cette loi, parce que si elle n’est pas votée, le régime n’est pas à l’équilibre, explique Philippe Juvin dans ‘Apolline Matin’ ce lundi sur RMC et RMC Story. Quelqu’un qui est né après 1980, qui est agent de catégorie C dans la fonction publique, partira à la retraite avec une rente inférieure au seuil de pauvreté si on ne fait pas de loi. Donc il faut voter une loi. Donc moi, je vais la voter. A l’heure actuelle, la loi qui est proposée est décevante. Elle ne va pas jusqu’au bout. Il y a des choses qu’on peut encore améliorer. Mais le pire serait de ne rien voter. Nous essayons d’améliorer le texte."

Dénonçant "l’obstruction" orchestrée par la Nupes, le député LR veut que le fond de la réforme puisse être abordé dans l’hémicycle. "En commission, on aurait dû discuter du fond. Mais jusqu’ici, c’est un fiasco parlementaire parce que la Nupes a déposé tellement d’amendements répétitifs, les mêmes à chaque fois… L’obstruction parlementaire n’est pas digne. La Nupes a la possibilité technique d’empêcher les débats en noyant les premiers articles sur des détails. A chaque fois, on va mettre deux ou trois minutes pour en discuter et donc in fine, ils espèrent gagner du temps et qu’il n’y ait pas de discussion. Moi, je veux qu’on puisse discuter des carrières longues, de la pénibilité, de la capitalisation…"

"La capitalisation, ce serait un booster de l’économie"

"Nous avons un régime de retraites par répartition pure qui pose un problème, comme la population vieillit et que ce sont ceux qui travaillent qui financent les retraités, ajoute Philippe Juvin. Moins vous avez de gens qui travaillent, moins vous avez de possibilités de financer les retraites. Compte-tenu du fait que la population va continuer à vieillir, si on n’introduit pas une dose de capitalisation, c’est-à-dire d’épargne collective, on reviendra dans cinq, dix, vingt ans avec une autre loi. C’est une loi comptable, c’est en cela qu’elle est décevante."

Et il croit en l’effet positif de la capitalisation pour les Français et l’économie du pays. "Le vrai sujet, c’est que si vous voulez avoir une retraite décente, vous avez votre régime de base, la répartition, et de l’épargne à côté. Il n’y a que les gens riches qui font de l’épargne, qui ont une assurance vie. Il n’y a qu’un Français sur deux qui ont une assurance vie. Je veux que l’équivalent de l’assurance vie, c’est-à-dire de la capitalisation, soit pour tout le monde. Ce serait une épargne collective, garantie par l’Etat. Il ne faut pas que l’Etat ait la volonté de piquer dedans, comme cela s’est fait dans le passé. Et que les intérêts servent à payer les retraites, avec un deuxième effet puisque cela enrichirait l’économie. Ce fonds, on ne le met pas dans un tiroir, on l’investit dans la vie réelle. Dans les pays de l’OCDE qui ont ces fonds de capitalisation, c’est en moyenne 47% de leur PIB. Imaginez que chaque année, nous ayons 47% de notre PIB en France à investir dans l’économie réelle. Ce serait un booster de l’économie."

Quant à la prise en compte de la pénibilité, Philippe Juvin, chef des urgences à l'hôpital Georges-Pompidou, mise sur une visite médicale sur la base du volontariat. "Il faut une procédure pour qu’on puisse vous faire bénéficier d’une reconnaissance, si cette pénibilité est réelle et qu’elle n’est pas dans les textes. J’ai fait une proposition d’amendement, on verra si elle est retenue par le parlement, qui consisterait à dire que tous les Français à 50 ans peuvent demander un examen. On ferait du cas par cas."

LP