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Retraites : LFI et les communistes boycottent l’invitation d’Elisabeth Borne, PS et EELV indécis

Les syndicats et les partis politiques sont invités par Elisabeth Borne la semaine prochaine, à Matignon. Mais certains à gauche vont boycotter.

Qui ira à Matignon la semaine prochaine? La Première ministre Elisabeth Borne a invité les chefs des groupes parlementaires et des partis politiques. Mais elle ne fera pas le plein. Les communistes puis les Insoumis ont dit non, "nous n’irons pas discuter avec Elisabeth Borne". La faute au "traitement subi par les parlementaires", explique un député PC à RMC qui égrène "49-3, vote bloqué au Sénat". Un Insoumis estime, lui, que LFI aura "mieux à faire sur un point de blocage", plutôt que de discuter ou de ne pas rediscuter en l'occurrence de l’âge de départ à la retraite.

Côté PS et Europe Ecologie les Verts, rien de tranché, mais la tentation est la même. Les chefs de groupes parlementaires socialistes sont déjà allés trois fois boire un café à Matignon pour parler retraites et au final ne rien obtenir, alors pas sûr qu’ils remettent ça. Quant aux écologistes, une députée influente refuse "de participer à la mise en scène gouvernementale".

Matignon, c’est non, mais l’Elysée, c’est oui?

Partant du constat que "la Première ministre n’a plus la main", les communistes ont lancé l’initiative d’un "cortège républicain". Il s’élancera mardi matin, depuis l’Assemblée nationale, pour rejoindre l’Elysée. L’idée, réunir les 252 parlementaires qui souhaitent un RIP, référendum d’initiative populaire, et aller frapper à la porte du président pour lui remettre un courrier, lui lancer un appel solennel. LFI sera là, le PS et les écologistes y pensent. Les députés LIOT, à l’origine de la motion de censure qui a failli faire tomber le gouvernement, marcheront eux aussi vers l’Elysée.

Les parlementaires en ont assez de faire le premier pas

Les oppositions ont le sentiment qu’ils sont les seuls à devoir faire des efforts, c’est particulièrement ressenti du côté d’Europe Ecologie-Les Verts. La semaine prochaine, c’est leur niche parlementaire, ils vont porter leurs textes dans l’hémicycle et "ils sont très remontés contre Renaissance", explique un élu écologiste, puisque le groupe macroniste "a torpillé tous les textes écolos en commission, même les plus consensuels" en les vidant de leur substance. Il fait donc ce constat: "aucune nouvelle méthode et aucune recherche de compromis".

Autre exemple symptomatique: avec ce groupe de travail transpartisan sur les déserts médicaux, des députés de tout bord -Nupes, LR, majorité- ont signé un texte commun proposé clé en main, résultat d’un compromis et pourtant, le député socialiste qui pilote le groupe de travail s’est retrouvé face à un mur, pas de place dans le calendrier législatif. "On a pris le gouvernement au mot et en réalité ils n'y sont pas prêts". Forcément, ça ne pousse pas les oppositions à aller à Matignon, ou alors, à reculons.

Hélène Terzian