Risque de "guerre civile": les propos d’Emmanuel Macron ne passent pas, même dans son propre camp

Les programmes du RN et de LFI mènent "à la guerre civile". C'est l'avertissement très alarmiste du président de la République, Emmanuel Macron, dans un podcast diffusé ce lundi soir ("Génération Do It Yourself"). Selon le chef de l'Etat, le RN "renvoie les gens à une religion ou à une origine", tandis que LFI propose "une forme de communautarisme".
"Un président de la République ne devrait pas dire cela" a répliqué Jordan Bardella, tandis que Jean-Luc Mélenchon a accusé Emmanuel Macron d'être "toujours là pour mettre le feu". Les deux camps ont très vite réagi, à l'unisson, contre le président de la République.
A gauche comme à droite, les critiques pleuvent contre cette nouvelle intervention du chef de l'Etat... La députée sortante Edwige Diaz (RN) dénonce des propos irresponsables: "Emmanuel Macron est prêt à dire n’importe quelle bêtise, prêt à répandre n’importe quelle fake news, pour essayer de sauver ce qu’il pourra sauver de son camp. Ses propos sont révélateurs de sa fébrilité et sont la démonstration qu’il perd pied".
"C’est Emmanuel Macron qui a semé le chaos"
Une réponse sur la forme, mais aussi sur le fond. Le communiste Ian Brossat renvoie l'accusation du Président de la République: "Au contraire, c’est lui qui a semé le chaos dans le pays depuis sept ans. Je rappelle que les Gilets jaunes, c’était pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Nous avons aujourd’hui un pays qui est à cran, avec des inégalités qui se sont accrues. C’est le résultat de la politique d’Emmanuel Macron".
Le sénateur de Paris reproche au président de ne pas appeler au front républicain face au RN, alors que des électeurs de gauche ont voté pour Emmanuel Macron lors des deux dernières élections présidentielles.
"C'est insupportable": des critiques dans le camp d’Emmanuel Macron
Et même dans son propre camp, Emmanuel Macron suscite des réactions. "C'est insupportable" lance un ancien ministre en campagne. Il faut aussi imaginer ce cadre de Renaissance qui lève les yeux au ciel quand on lui rapporte les propos du président: "Je ne le comprends plus".
"Il est dans la surenchère, on perd notre boussole politique" déplore aussi un député sortant, qui croit déceler une tentative d'inquiéter les électeurs âgés pour les faire revenir dans le camp macroniste. Une manière aussi de tenter de se faire entendre face aux deux autres blocs. Enfin, même Gabriel Attal, longuement interrogé sur les mots du président ce lundi soir, a refusé de reprendre l'expression de "guerre civile".