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Routes: "un échec de la politique de sécurité routière"

Un rapport de l'Inspection générale de l'administration pointe le manque de volonté politique en matière de sécurité routière. Alors que le nombre de morts sur les routes est reparti à la hausse en 2014, le rapport déplore, entre autres, l'absence de comité interministériel pour la sécurité routière.

Les politiques manquent-ils de volonté en matière de sécurité routière en France? Ce sont en tout cas les conclusions d'un rapport de l'IGA (Inspection générale de l’administration). Un rapport commandé début 2014 par Manuel Valls.

Ce rapport pointe du doigt la mauvaise gestion et le manque d’investissement des politiques français dans ce domaine, alors que la mortalité routière est repartie à la hausse avec près de 4 % (3,7 %) de plus tués en 2014.

"Que fait le gouvernement?"

Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière et invitée ce lundi matin sur RMC, "c'est un échec de la politique de sécurité routière. Il faut rappeler que chaque jour, aujourd'hui et demain, dix familles vont connaître un drame épouvantable, 10 familles vont vivre avec un membre de leur famille très lourdement handicapé. Nous sommes avec un échec que les chiffres montrent bien. Que fait le gouvernement?"

En cause principalement: l'absence de comité interministériel de la sécurité routière depuis trois ans et d’une "collaboration" entre les ministères de l’Intérieur et de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.

"Un vrai problème de démission politique"

Et Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes de la route, n'est pas étonnée de ces conclusions de l'IGA: "Dans notre pays, il y a un vrai problème de démission politique. Et la seule explication possible c'est qu'on ne veut pas perdre des électeurs. Donc on ne prend pas les mesures qu'il faudrait pour sauver des vies. Personne n'empêche François Hollande de décider que les gendarmes et les policiers seront présents sur les routes, ou que les circulaires soient envoyées aux préfets".

Le rapport évoque aussi des chantiers inachevés, comme "la lutte contre les addictions au volant (...), de même que la poursuite d’une minorité de délinquants routiers multirécidivistes." Il préconise aussi de cibler des actions de prévention sur les 16-24 ans et les personnes âgées.

La rédaction avec H.D.