"Absolument indécent": en pleine sécheresse, un projet de golf cristallise les tensions dans les Pyrénées-Orientales

En pleine sécheresse hivernale, un projet cristallise toutes les tensions dans les Pyrénées-Orientales, celui du golf de Villeneuve-de-la-Raho. 180 hectares de friches qui doivent être transformées en un golf, grand consommateur d'eau, avec ses 600 logements.
Une aberration pour les associations opposées au projet alors que depuis maintenant près de deux ans, le département des Pyrénées-Orientales est frappé par une sécheresse qui n'en finit plus et qui préoccupe les autorités locales, qui multiplient les arrêtés préfectoraux afin d'économiser l'eau.
Ce projet de golf autorisé en 2019 par la préfecture est aujourd'hui déconnecté de la réalité environnementale selon Agnès Langevine, vice présidente de la région Occitanie.
“C’est un projet qui est un projet d’un autre temps et qu’il faut absolument arrêter pour mieux préserver la ressource en eau et surtout mieux la partager. Il est absolument indécent de demander aux habitants de cette région de faire preuve de sobriété quand j’urbanise, je fais du profit. C’est absolument insoutenable”, pointe-t-elle.
La fin du chantier espérée pour 2025
La mairie assure que ce projet de golf permettra de stopper l'étalement urbain puisque sur les 180 hectares de friches, seulement 31 seront bâtis.
“On réduit par cinq la surface de bâtis. Donc j’apporte une solution d’hydratation des terres”, assure la maire de Villeneuve-de-la-Raho, Jacqueline Irlès.
Les travaux de terrassement ont démarré en novembre 2023. La fin du chantier est espérée par la mairie d'ici 18 mois. Trois plaintes ont déjà été déposées auprès du procureur, ainsi qu'un recours administratif, pour faire tomber la déclaration d'utilité publique.
La fédération ne soutient pas ce projet
Invité d'Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story, Pascal Grizot, président de la Fédération française de golf, assure ne pas soutenir ce projet. "La fédération ne soutient pas un projet comme ça, explique-t-il. Si on est obligé de faire un choix entre nourrir les populations et jouer au golf, il est évident qu’on est des gens responsables. En aucun cas, on ne va soutenir un projet si on ne trouve pas les moyens techniques pour pouvoir arroser."