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Face aux "extrémistes de la cause animale", les cirques se défendent: "On aime nos animaux plus que tout"

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Sous le feu des critiques des militants de la cause animale, les cirques français se sont réunis en collectif pour défendre leur profession. Elle serait selon eux "dénigrée par des groupuscules animalistes". Un ras-le-bol exprimée sur RMC.fr par Christophe Herry, directeur artistique du cirque Medrano.

Christophe Herry est secrétaire du Syndicat des grands cirques français et directeur artistique du cirque Medrano, l'un des cinq grands cirques français.

"Ces extrémistes terrorisent une partie de la population par des diffamations, des mensonges sur les cirques. C'est une minorité, peut-être 500 extrémistes de la cause animale, qui veulent nous imposer leur vision. Ils sont sur les cirques, mais ils sont sur les boucheries, les poneys-clubs, les ranchs, les restaurants, les grandes surfaces… Nous nous sommes réunis au sein de ce collectif des cirques pour dire stop à la traque dont nous sommes victimes. Parce que c'est une véritable chasse aux circassiens. Il faut arrêter. Il n'y a pas plus surveillés que les animaux de cirque. Si tous les Français bénéficiaient d'autant d'attention, de soins et de suivis que les animaux dans les cirques, il n'y aurait plus de misère en France et plus personne ne dormirait dans la rue.

"Nos animaux, ce sont nos familles"

Ces gens-là n'ont aucune aptitude pour savoir si les animaux sont en bonne santé ou pas. C'est comme si je vous disais: 'vous êtes un peu pâle, vous avez un cancer'. Quelles sont leurs aptitudes et connaissance pour dire qu'un animal est malheureux ou pas? Surtout quand les vétérinaires viennent visiter, contrôler ces animaux et nous disent qu'ils sont en parfaite santé. On nous dit que nos éléphants sont malheureux parce qu'ils sont vieux. Je suis coupable d'avoir des éléphants vieux?! Mais s'ils n'avaient pas bénéficié du soin de l'homme et du vétérinaire, ils seraient déjà morts. Mes fauves sont en très bonne santé, ils vivent en clan, ont une vie sociale.

Au cirque, on aime les animaux plus que quiconque, parce qu'on s'en occupe 24h/24. Il y a des liens d'affection. Nos animaux, ce sont nos familles, il ne faut pas l'oublier. Si on met nos éléphants dans des sanctuaires, qui va s'en occuper? Et dans le milieu naturel il y a la déforestation, le réchauffement climatique, le braconnage... On va dire que les animaux dans les cirques sont malheureux et que là-bas ce serait la fête? Dès qu'ils commencent à vieillir ils disparaissent. Dans les cirques, ils meurent de leur belle mort.

"Des vidéos montées et truquées"

Nous gens de cirque, nous voulons juste souligner une chose: oui, la complicité entre l'homme et l'animal est possible. Cette complicité, c'est ce qu'il y a de plus beau et c'est ce que viennent chercher les gens. Les Français ne sont pas stupides. Ils savent reconnaître un animal heureux d'un animal malheureux. Ils savent voir un exercice qu'on impose à un animal ou un exercice qui vient de la complicité entre le dresseur et animal. Il faut arrêter de diffamer le cirque.

Vous savez, les maires qui prennent des arrêtés contre les cirques, ils reçoivent une centaine de mails d'associations contre la maltraitance animale, avec des vidéos montées et truquées qui viennent de Russie. Alors, ils finissent par les écouter. Notre métier nous prend beaucoup de temps et nous ne prenons pas assez de temps pour défendre notre métier, c'est surement notre tort."

Propos recueillis par Philippe Gril