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Dépression Kirk: les maraîchers durement touchés, "il y aura peut-être un risque de pénurie"

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La dépression Kirk a causé d'importants dégâts dans l'agriculture, particulièrement dans le domaine du maraîchage. En Loire-Atlantique, Valentin Bonfils a perdu un hectare d'épinards. Ce légume, ainsi que des radis ou encore des carottes pourraient venir jusqu'à manquer cet hiver, estime Régis Chevallier, président de la Fédération des maraîchers nantais.

La dépression Kirk a provoqué d'importantes inondations dans plusieurs départements, notamment en Seine-et-Marne et Eure-et-Loir, qui sont toujours en vigilance rouge pour crues ce vendredi 11 octobre. La Sarthe, le Loir-et-Cher, et l'Aisne sont toujours en vigilance orange.

En Loire-Atlantique, l'heure est au bilan des dégâts, en particulier dans les champs et les cultures, inondées et malmenées par la pluie et le vent. Un mois de pluie s’est abattu en une journée sur l’exploitation de Valentin Bonfils, maraîcher à Villeneuve-en-Retz. "On ne voyait plus les parcelles, je n'ai jamais vu ça", dit-il au micro de RMC.

L'eau s'est depuis retirée mais les sols sont quasiment vaseux, avec des bouts de parcelles emportés par la pluie. Résultat: "On a un hectare d’épinards qui part à la poubelle. J’aurais dû récolter la parcelle la semaine prochaine. Avec les intempéries, les feuilles sont déchiquetées par la pluie, les racines sont toute marron".

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"Un mois de chiffre d'affaires à la poubelle, 60.000 euros"

Carottes, navets, courgettes… Autant de légumes qui pourraient aussi pâtir du trop-plein d’eau. Valentin Bonfils compte bien les surveiller dans les prochains jours. "On espère qu’on va réussir à sauver une partie des cultures. A priori, j’ai un mois de chiffre d’affaires qui part à la poubelle. 60.000 euros qu’on est quasiment sûr de ne pas retrouver", avance-t-il.

Salades, radis... "On risque de ne pas pouvoir servir"

Tout cela pourrait-il se faire ressentir dans les rayons de la grande distribution? Le dout est permis. "On a des engagements avec les clients pour faire des sachets de salades, faire des barquettes, des boîtes de radis. On risque de ne pas pouvoir servir. Il y aura peut-être un risque de pénurie", estime Régis Chevallier, président de la Fédération des maraîchers nantais. Même les cultures protégées à la hâte juste avant la tempête pourraient être perdues, tellement la pluie a été forte.

Une pluviométrie exceptionnelle

La dépression Kirk vient couronner une année historiquement pluvieuse et toute la France est concernée. Avec par endroit, une pluviométrie annuelle équivalente à celle d'un pays équatorial.

2.000 mm d'eau cumulée en Seine-et-Marne, assez pour décimer la moitié de la récolte de blé, d'après un syndicaliste agricole. Autre, culture sinistrée: la betterave, noyée, en Eure-et-Loir et dans l'Yonne et qui va pourrir sur place.

Le maïs touché par les vents violents

Maïs et colza sont aussi prisonniers des eaux dans des champs impraticables pendant au moins une semaine, de la Bretagne à l'Île-de-France. Et quand ce n'est pas l'eau, c'est le vent. En Haute-Vienne, 3.000 hectares de maïs ont été couchés par les rafales, même sort pour les tournesols en Creuse.

Dans l'Est, on boit aussi le calice jusqu'à la lie, les pluies répétées ont interrompu les vendanges réduisant d'un quart la production de vin pour l'année à venir.

Martin Cadoret et Alfred Aurenche avec LM