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La canicule prend fin, les agriculteurs face aux conséquences

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L'épisode caniculaire a pris fin mardi matin après 11 jours d'une vague de chaleur écrasante sur la quasi-totalité du territoire, annonce Météo-France dans son dernier bulletin, qui lève les dernières vigilances orange.

L'épisode de canicule est enfin terminé. Les sept départements en vigilance orange ont quitté cet état d'alerte à partir de 6h. La conséquence de cette vague de chaleur se font aussi ressentir du côté des agriculteurs. Volailles menacées, fraises atrophiées, vaches affamées… Les récoltes et les animaux ont souffert des fortes chaleurs.

En Savoie par exemple, le manque de pluie et les températures effarantes relevées ces derniers jours ralentissent directement la pousse des fruits. Des agriculteurs doivent parfois couvrir d'un drap humide leur bête pendant la traite pour les rafraîchir.

En 2003, date de la pire canicule récente, entre 4 et 5 millions de volailles étaient mortes, selon la filière. "Il y a des jours, on avait 50 degrés dans le poulailler", témoigne Dominique Josserand.

La canicule fin juin n'a été "quasiment que du bonheur" car elle a gorgé les fruits de soleil et de sucre, selon Daniel Sauvaitre, président d'Interprofession fruits et légumes (Interfel). Mais celle d'août "inquiète" davantage, "puisqu'on voit des restrictions dans les prélèvements d'eau".

"Les vaches craignent énormément la chaleur”

Les éleveurs sont donc désormais obligés de s'adapter au changement climatique. Car après les pluies diluviennes de l'année dernière, c'est le soleil brûlant cet été qui bouleverse les plantations d'Antoine Helleboid, agriculteur dans le Pas-de-Calais. “Il y a des endroits où ils n’ont pas encore tenu leur moisson, alors que nous, on a fini depuis plusieurs semaines. D'habitude, c'est l’inverse”, explique-t-il.

Il est donc contraint de s'adapter: “Le problème, c’est qu’il y a eu seulement quelques millimètres, qui ne suffisent pas pour arroser les champs, mais qui suffisent pour embêter les récoltes. Donc pour l’instant, on laisse le matériel et les graines dans le hangar, on est bloqués”.

Des sols à sec, c'est aussi le problème rencontré par Dominique Josserand, un éleveur qui s'inquiète pour ses bêtes et ses récoltes. “Les volailles qui doivent aller toute la journée dehors, elles ne sortent plus l’après-midi. Elles ne peuvent plus picorer, car il n'y a rien. Les vaches craignent également énormément la chaleur”.

Du côté des fruits en revanche le mois de juin a été bénéfique. Mais avec la persistance des chaleurs, les professionnels craignent, eux aussi, une production amputée d'un quart.

Lise Tavelet