Orages: "40 départements victimes de grêle, ce n’est jamais arrivé" s'alarme la patronne de la FNSEA
De violents orages ont traversé la France ce samedi, ravageant de nombreux hectares de culture, à quelques mois des moissons. "Quarante départements ont été touchés par la grêle. Des agriculteurs ont perdu 100 % de leurs récoltes. Ce n’est jamais arrivé", a déploré ce lundi sur RMC Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles.
Après le gel de mars, c'est un nouveau coup dur pour les exploitants agricoles qui redoutent déjà une éventuelle sécheresse cet été. "Il n'y a jamais eu une telle amplitude et une telle répétition de ces événements climatiques. Dans le Grand Est, il y a eu cinq années de sécheresse sur ces sept dernières années et 40 départements victimes de grêle en agriculture, ce n’est jamais arrivé. C'est l'année des superlatifs: l'année la plus chaude, la plus sèche et maintenant avec le plus de grêle", alerte Christiane Lambert.
Et rien ne peut lutter contre la grêle. Si des travaux ont été entrepris après le Varenne agricole de l'eau et du changement climatique, entré en vigueur en janvier dernier, les agriculteurs ne peuvent se protéger de grêlons parfois gros comme des œufs: "Contre la grêle, on ne peut rien, il n'y a pas de protection".
"Nous demandons la solidarité nationale"
Pour le reste, le Varenne agricole de l'eau et du changement climatique a entrepris de réformer le système d'assurance, diffuser un "panel de pratique d’adaptation aux changements climatiques" et créer des réserves d’eau. "Nous sommes vraiment au travail", défend Christiane Lambert, les décisions du système n'étant complètement effectives qu'en janvier 2023.
En attendant, les agriculteurs attendent la déclaration d'état de catastrophe naturelle pour être indemnisés: "Nous demandons la solidarité nationale", explique la présidente de la FNSEA, qui appelle au minimum au "régime des calamités", un fond de solidarité alimenté pour moitié par l'Etat, pour moitié par les agriculteurs eux-mêmes.
Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, doit se rendre en Gironde ce lundi, auprès des agriculteurs gravement touchés par l'épisode orageux et la grêle. De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit déclarer l'état de catastrophe naturelle dans les prochains jours.