Ravagée par la sécheresse, sa maison tombe en ruines: son assureur refuse de l'indemniser

Yohan et sa compagne cultivent les céréales et la vigne en Dordogne. Ils ont vécu la sécheresse de 2019, puis de 2022, les pires de l’histoire dans leur région. 2023 n’a pas été beaucoup mieux, avec 151 jours de restriction d’eau. Mais ce n’est pas pour leurs cultures qu’ils ont écrit à “RMC s’engage avec vous”. C’est pour leur maison, fissurée de part en part sous l’effet de la sécheresse des sols argileux.
“Les fissures, elles sont apparues toutes petites, et puis ça s’est élargi. Cet été, il a fait aussi sec, voire encore plus, et ça s’est rouvert partout et il y en a des nouvelles”, explique Yohan.
Le couple entend la bâtisse craquer à longueur de journée. Ils n’ont qu’une peur: qu’elle s’écroule. Des pierres entières sont tombées dernièrement. Un mur a bougé de trois centimètres. La maison est devenue inhabitable. Yohan, sa compagne, leur chien et leur chat se sont installés dans la grange, mais là aussi, ils craignent que le mur porteur s'effondre. Pour tout remettre sur pied, il y en a pour 200.000 euros. Et ils n’ont pas les moyens de payer.
Que disent les assurances?
Les règles sont strictes: sans arrêté de catastrophe naturelle, son assureur Axa n’est pas obligé d’indemniser Yohan. Son village de Faurilles ne fait pas partie des 117 communes de Dordogne reconnue par la préfecture pour la sécheresse de l’été 2022.
“Nous, on n'est qu’une seule maison sur la commune, donc ce n'est pas beaucoup. Mais malheureusement, on est là où on est. Quand on a acheté, il n’y avait pas de fissure. Il y a des communes un peu plus loin qui ont été classées, mais pas nous. Pourquoi? On ne sait pas. Ici, il a fait aussi chaud que des communes à 10 km qui ont été classées…”, assure Yohan.
Il demande alors au préfet de venir chez lui, constater le fossé qui existe entre la décision administrative et la réalité de son quotidien.
Que répond la préfecture?
Malheureusement, RMC n’a pas pu faire de miracle cette fois-ci, malgré notre ténacité. La décision de la préfecture se base sur un rapport d’expertise, qui prend en compte les conditions climatiques et le taux d’argile dans le sol. Et Yohan a déjà utilisé toutes les voies de recours. La rédaction a demandé un geste à l’assureur Axa, sans succès…
Mais il y a de l’espoir pour l’avenir: le Gouvernement s’est engagé à assouplir les critères de reconnaissance, pour augmenter le nombre de communes éligibles. Ces critères prendront la forme d'une circulaire et entreront en vigueur dès cette année.
Une décision très attendue alors qu'une maison individuelle sur deux en France est très exposée au phénomène de fissures dues à la sécheresse. Et dès que la commune de Yohan sera reconnue en état de catastrophe naturelle, il pourra faire une demande d’indemnisation à son assureur.