Viticulture: 43% des salariés veulent quitter le métier à cause du réchauffement climatique

Cette année encore, les vendanges débuteront très tôt dans les vignes françaises. D’après le Ministère de la Transition écologique, les vendanges ont lieu en moyenne 18 jours plus tôt qu’il y a 40 ans, et cette tendance ne devrait que se renforcer.
Mais le dérèglement climatique n'impacte pas que les plantes : malaises, vertiges, fortes chaleurs... Le constat est alarmant pour les travailleurs. Selon une récente étude du collectif Vignerons Engagés, 43% des salariés envisagent de quitter la filière d'ici 5 ans à cause des conséquences du réchauffement climatique.
Rémi Marlin, président du collectif Vignerons Engagés et directeur des Vignerons de Buxy, était présent dans Charles Matin sur RMC.
Réchauffement climatique
"Aujourd'hui, 92 % des vignerons constatent que le réchauffement climatique a un impact sur leur santé", débute le responsable. L'étude du collectif est la première à s'intéresser au impact humain du réchauffement climatique dans la filière vin, recrutant plus de 350.000 salariés.
"Ils sont 78 % à considérer qu’il existe des risques pour leur santé physique et 37,5 % s’inquiètent pour leur santé mentale, en raison du réchauffement climatique", continue-t-il. La conséquence est directe: ils sont nombreux à penser à quitter le métier dans les 5 prochaines années.
Embauche des saisonniers
Pour Rémi Marlin, il faut trouver des solutions rapidement afin de rendre acceptable l'évolution du climat. Car si le réchauffement impacte les salariés, ils freinent également l'embauche de saisonniers, en manque depuis plusieurs années.
"Les vendanges ont commencé dans le sud, et nous sommes encore en période de vacances donc on peut encore compter sur les jeunes", précise le président. "Mais avec le dérèglement climatique, les vendanges se font plus tôt ou plus tard... La période est beaucoup moins fixe qu'elle pouvait l'être dans le passé".
Une instabilité qui impacte directement le recrutement dans le secteur. L'ensemble de la filière travaille sur des solutions, assure Rémi Marlin.