2023, année record pour le secteur des mariages
Un secteur qui retrouve des couleurs après le Covid et qui s’apprête à vivre une année record. 300.000 mariages sont attendus cette année, ce serait du jamais vu depuis 20 ans. Plus que 2022, qui était déjà une année record avec 244.000 mariages célébrés, chiffre qui n'avait pas été vu depuis 10 ans.
Le nombre de cérémonies a chuté en 2020 et 2021 en raison du Covid-19. Beaucoup ont donc été reportées jusqu’à cette année. C'est le cas de Jean-Baptiste et Marion: après avoir reporté deux fois leur mariage en 2020, ils ont décalé leur mariage à cet été.
“On en avait marre de décaler, on s’est dit qu’on allait décaler une fois pour toute… au moins on va pouvoir profiter des amis, de la famille. En plus on a pu avoir une date en été comme on s’y est pris trois ans à l’avance. Mais je connais d’autres couples qui se marient en hiver car il n’y a aucun autre créneau disponible”, explique le marié, Jean-Baptiste.
Conséquence de cet embouteillage, la saison des mariages s’étire jusqu’à novembre ou décembre: certains couples prévoient même leur cérémonie le jeudi.
Un budget en baisse
Mais si l'année 2023 sera une année avec plus de mariages, il y aura moins d’argent pour les célébrer. C’est ce qu'explique une enquête publiée cette semaine: le budget moyen des ménages baisse de 1.200 euros et s’établit désormais à 9.900 euros environ.
“Les enveloppes baissent, conséquence de l’inflation et de la hausse des coûts des mariages. Donc la tendance c’est plutôt de réduire le nombre d’invités, pour pouvoir quand même garder des prestations de qualité, en réduisant l’enveloppe globale sans réduire le coût par personne”, explique Clément Tournier, de l’union des professionnels solidaires de l’événementiel.
Une inflation qui touche les professionnels du mariage
Sauf que l'inflation touche aussi les professionnels et le coût d'organisation d'un mariage augmente aussi, que ce soit le prix de la nourriture pour les traiteurs, au prix de l’énergie pour les gîtes qui sont loués.
“On arrive à des factures qui peuvent être exorbitantes. Pour l’électricité, le gaz ou le bois pour certains domaines, on ne peut pas revenir sur des contrats négociés deux, trois ans à l’avance. Donc on ne peut pas revenir sur le prix et les mariés aussi subissent cette hausse du coût de la vie, donc c’est compliqué pour tout le monde. Donc ce qu’on fait c’est qu’on développe des services complémentaires: petite restauration le matin, location de mobilier...” explique Loïc Tournez, gérant d'un domaine dans le Beaujolais et président du syndicat des hébergeurs d'événement.
Travailler plus, pour gagner autant qu’avant, en somme. D’autant plus que beaucoup d’entreprises doivent également rembourser les prêts garantis par l’Etat. Résultat: malgré les bons chiffres, le secteur du mariage est encore fragile. L’année dernière une entreprise sur trois se disait pessimiste sur son propre avenir. Cette année 2023 pourrait donc être l’année du rebond et de l’amour.