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285 femmes du monde politique réclament aux partis de "faire le ménage" sur les violences sexuelles et sexistes

Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat (PS) et ancienne ministre des Droits des femmes était l'invitée d'Estelle midi ce lundi sur RMC.

"Je suis optimiste". Laurence Rossignol estime que les choses peuvent changer en France concernant les violences sexuelles et sexistes dans le monde politique. La vice-présidente du Sénat et ancienne ministre des Droits des femmes sous François Hollande, signe dans les colonnes du Monde ce lundi une tribune avec 284 autres femmes du monde la politique réclamant la mise l'écart totale des auteurs de violences sexuelles et sexistes. 

Invitée d'Estelle Midi sur RMC ce lundi, l'élue socialiste a expliqué les raisons qui les ont poussé à écrire cette tribune

"Cette tribune demande aux partis qui s'apprêtent à investir des candidats pour les élections législatives en juin prochain, de ne pas investir des candidats mis en cause dans des affaires de violences sexuelle conjugales ou sexistes. Des affaires de violences, connues. pas de simples réflexions sexistes."

"Après (une affaire qui éclate) le déshonneur éclabousse tout le parti"

L'ancienne ministre assure que la question s'est déjà posée par le passé au sein de sa formation politique concernant des investitures dans certaines villes. Elle prend l'exemple des faits concernant les affaires judiciaires pour illustrer le fait qu'une telle mesure est applicable dès aujourd'hui.

"Les partis sont libres de désigner qui ils veulent. Ils le font selon des critères. Aujourd'hui, quelqu'un qui serait lourdement soupçonné dans des affaires de corruption, où on saurait qu'il va y avoir prochainement une instruction d'ouverte, sur des affaires de délits financiers: il y a dix ans ça les gênait moins. Mais aujourd'hui, les partis politiques hésiteraient à le désigner. Car ensuite, le déshonneur éclabousse tout le parti. Ce n'est pas qu'une affaire privée, mais collective. Et là, les partis font attention.

"On ne peut pas être exemplaire et mis en cause dans une affaire de violences sexuelles"

Laurence Rossignol estime ainsi qu'il est impossible d'être à la fois exemplaire et mis en cause dans une affaire de violences sexuelles.

En ce qui concerne les violences sexistes et sexuelles. Quand une affaire sort, on entend souvent "tout le monde savait", c'est rarissime les affaires de harcèlement (qui ne se savent pas). (...) On demande aux partis de faire le ménage et d'investir des gens qui sont exemplaires. Et on ne peut pas être exemplaire et mis en cause dans une affaire de violences sexuelles", conclut-elle.

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J.A.