900 féminicides recensés sous la présidence d'Emmanuel Macron, selon un collectif

Une femme tient une pancarte indiquant "Féminicide partout, justice nulle part" lors d'une manifestation à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes à Paris, le 25 novembre 2023. - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Une banderole de 15 mètres de long, sur laquelle seront inscrits les noms et les âges des "900 femmes tuées en raison de leur genre", sera déployée en soirée sur le parvis du Trocadéro, où 900 veilleuses lumineuses seront déposées au sol en leur mémoire.
"Depuis plus de six ans, nos dirigeants politiques se félicitent d'avoir mis en place des mesures contre les violences sexistes et sexuelles: la ‘grande cause’ du quinquennat", écrit le collectif dans un communiqué.
"Pourtant, depuis l'accession à la présidence d'Emmanuel Macron, c'est plus de 900 féminicides qui ont été recensés et plus de 1.000 enfant devenus orphelins".
"Inaction de l'Etat"
Le collectif dénonce "l'inaction de l'État" et réclame "l'allocation d'un budget de 2,6 milliards d'euros par an pour lutter contre les violences de genre et pour accompagner les victimes".
Selon les chiffres officiels, qui ne concernent que les féminicides conjugaux, 833 féminicides ont été commis entre 2017 et 2023 - 739 féminicides entre 2017 et 2022 selon le ministère de l'Intérieur auxquels s'ajoutent les 94 commis en 2023 selon le ministère de la Justice.
Aucune donnée officielle n'est encore disponible concernant les féminicides commis depuis le début de l'année 2024.
En novembre 2017, quelques mois après son accession à l'Élysée, Emmanuel Macron avait déclaré l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat", avec pour "premier pilier" la lutte "pour l'élimination complète des violences faites aux femmes".
Une femme tuée tous les trois jours
Depuis le début de son mandat, un numéro d'appel d'urgence, le 3919, pour les femmes victimes de violences et leur entourage, a été mis en place ainsi que des téléphones grave danger et des bracelets anti-rapprochement notamment.
Le chef de l'État s'est estimé fin 2023 "inattaquable" sur la lutte contre les violences faites aux femmes et sur l'égalité femmes-hommes, des propos qui ont suscité un flot de critiques dans les rangs des associations féministes.
"Ça n'a pas changé depuis 2016 et le début de notre décompte, ça fait huit ans qu'on est au même rythme, avec une femme tuée tous les trois jours par son compagnon ou ex-compagnon", a déclaré jeudi à l'AFP Julia - elle ne souhaite pas donner son nom de famille -, membre du collectif Féminicides qui s'attache à comptabiliser les cas rapportés par la presse de femmes tuées dans un cadre conjugal.