Associations caritatives cambriolées: le dépit des bénévoles, contraints d'investir pour la sécurité

Dans la nuit du 23 au 24 décembre, un entrepôt du Secours populaire français a été cambriolé à Echirolles (Isère). Des marchandises ont été volées et saccagées pour un préjudice estimé entre 300.000 et 400.000 euros.
Ce vandalisme n’est pas un acte isolé. Tout au long de l’année, de nombreuses associations subissent ces cambriolages. A un tel point qu’une véritable crainte s’est installée du côté des bénévoles et responsables.
Des associations caritatives visées plusieurs fois en une année
En août dernier, deux associations caritatives étaient la cible de vols avec effraction à Bourg-en-Bresse (Ain). Le mois suivant, le Secours populaire de Loos (Nord) constate son troisième cambriolage en trois ans, avant qu’un entrepôt de l’association situé à Béziers ne soit saccagé à son tour.
Les vols qui touchent les associations caritatives ne sont pas un phénomène isolé. Au contraire, ce vandalisme prend de l’ampleur. Il faut dire que ces associations sont une cible facile pour les voleurs, car les locaux sont peu sécurisés et remplis de dons accumulés toute l’année.
Certaines sont même visées plusieurs fois en quelques mois, comme c’est le cas pour la banque alimentaire de Bordeaux, visée par 8 cambriolages cette année. Siphonnage des camions, vol d’électroménager et de câbles en cuivre pour alimenter la chambre froide… Les entrepôts sont laissés dans un état qui ne permet pas à l’association d'œuvrer comme elle le fait habituellement.
Un vandalisme organisé
Pour faire face à ce vandalisme, ces associations doivent investir plusieurs dizaines de milliers d’euros pour renforcer leur système de sécurité. C'est le cas d’un responsable d’une épicerie solidaire à Valenciennes. Après un cinquième cambriolage, l’homme a mis en place un système d’alarme pour 65 euros par mois.
Ces installations sont, pour la plupart, prises en charge par les pouvoirs publics. Mais cela n’enlève rien à la crainte des bénévoles, car les cambrioleurs sont organisés. Entre effraction et fuite, moins de 30 minutes suffisent, rappelle un syndicat de police.
Leurs connaissances des lieux de stockage peuvent également être poussées. Beaucoup de personnes gravitent en effet autour d’une association, qu’il s’agisse de bénévoles ou de bénéficiaires. Les chances pour que des informations remontent aux oreilles de personnes mal intentionnées sont donc multipliées.