Carburants: une pétition lancée par 40 millions d'automobilistes pour plafonner les prix à 1,5 euro

Le prix du sans plomb 98 approche les deux euros. C'est un constat : l'essence n'avait pas été aussi chère depuis octobre 2023. Entre janvier et début avril, le prix au litre a grimpé de plus de 10 centimes en moyenne.
Dans ce contexte, l'association 40 millions d'automobilistes a lancé une pétition le mercredi 10 avril qui rencontre un vrai succès : plus d'un million de signataires ont été enregistrés en 3 jours.
L'association pointe la hausse des prix, notamment de 32 centimes en un an pour le SP95 et de 21 centimes pour le gazole, "soit un surcôut moyen d'un peu plus de 200 euros par an pour chaque automobiliste". Pierre Chasseroy, délégué général de 40 millions d'automobilistes, appelle à jouer sur les taxes, qui pèsent environ 60% du prix final, "une sur-fiscalité" à ses yeux.
Une idée utopique ?
L'association a donc décidé de demander à l'Etat un plafonnement du carburant à 1,50€ le litre. Une idée qui ne laisse pas insensibles les automobilistes, qui ont bien senti la hausse des prix.
A la pompe à essence, Véronique observe le prix du Sans plomb 95 avec le regard crispé. “Là, je vois qu’il est à 1,94 euro", dit-elle. Une dizaine de centimes de plus par rapport au mois de janvier.
“Quand on fait le plein, ce n’est pas grand chose en soi, mais ça chiffre”, ajoute-t-elle.
Il faut dire que les chiffres ont bien changé depuis plusieurs mois. Nelson se souvient des prix au début de l’année : “Il y avait une différence de 15 euros quand même sur le plein. Sur les autoroutes, c’est vraiment flagrant. L’essence, je l’ai payé 2 euros 20, le 98 Sans plomb”.
L'éventualité d'un plafonnement à 1,5 euro le litre le fait sourire. Pour lui, c'est une utopie. “Dans les faits, ce serait génial, mais ça se fera jamais. Je sais pas si c’est à l’Etat de le faire, mais en tous cas c’est toujours le contribuable qui paie les pots cassés”, dénonce l'automobiliste.
En lancant cette pétition, 40 millions d'uatomobilistes espère faire pression sur l'Etat. Ali, salarié, qui regarde de près son budget, est prêt à la signer. “Entre 1 euro 51 et 1 euro 84, vous voyez la différence. Vous faites un plein ou deux dans le mois, ça fait un petit revenu”, indique-t-il.
Toutefois, à la pompe d'à côté, Christian estime que les automobilistes devraient faire des efforts. “Plafonner à 1 euro 50 ne fera pas accélerer le processus de transition énergétique. Plus personne veut se mouiller”, dénonce-t-il.
Sur un an, l'association rappelle que la hausse des prix des carburants a coûté en moyenne 200 euros en plus aux Français.