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Cité Kalliste à Marseille: "Les copropriétés dégradées, c’est un gros fléau", déplore Samia Ghali

Logements insalubres et squattés, affrontements au pied des immeubles, familles en souffrance.. La cité Kalliste dans les quartiers Nord de Marseille est rongée par les violences. La mairie prévoit sa démolition, mais le régime de copropriété complique et freine l’action des pouvoirs publics.

Le quartier de Kalliste dans les quartiers Nord de Marseille a fait parler de lui la semaine dernière, et notamment la tour G. Des logements insalubres sont squattés par des sans-papiers, des bandes s'affrontent, parfois à la machette, au milieu des familles. Début mai, des coups de feu ont retenti, cinq familles ont dû être évacuées, et quatre refusent de retourner dans leur logement.

42 logements squattés par des sans-papiers

Sur les 129 logements du bâtiment G, 42 sont squattés par des réfugiés sans-papiers, victimes de marchands de sommeil. L’immeuble doit être détruit, mais des obstacles ralentissent le projet, a expliqué Samia Ghali, maire adjointe de Marseille, mercredi sur RMC: "ce sont des copropriétés (privées donc, ndlr), et pas des bailleurs sociaux".

Pour agir sur ces logements privés, les pouvoirs publics doivent donc les racheter, pour ensuite engager le processus de démolition de la tour. Une démarche qui prend du temps: "Il se passe ce qu’il se passe dans beaucoup de copropriétés à Marseille. C’est malheureusement un gros fléau", déplore Samia Ghali.

"On a mis en place un plan de sauvegarde. Depuis un an, je me bats pour rattraper ce retard. On a obtenu les financements: 177 millions d’euros d’investissement pour Kalliste et un autre quartier voisin", détaille encore l’ancienne sénatrice.

"Une approche globale"

En septembre, Emmanuel Macron avait promis 1.5 milliard d’euros de financements dans un grand plan de soutien appelé "Marseille en grand". "L’Etat a fait son travail. Ce que le Président a promis, il l’a fait", a voulu saluer Samia Ghali.

Mais l’adjointe au maire ne veut pas endosser toutes les responsabilités. Des habitants du quartier de Kalliste ont notamment raconté que des squatteurs avaient installé des barricades à l’entrée du quartier: "Les barricades c'est le rôle des forces de l’ordre. Moi mon rôle, c’est d’aller chercher des fonds pour qu’on arrive à une démolition des tours, désenclaver. C’est une approche globale", s’est-elle défendue.

LL