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Éducation

"On vit avec la peur": à Nîmes, une école dans une grande angoisse après une fusillade

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Dans le quartier Chemin-Bas-d'Avignon, à Nîmes, les habitants sont confrontés depuis des semaines à du trafic de drogue et à des fusillades. 13 enseignants sur 16 se sont mis en arrêt maladie et seulement un élève sur trois est en classe, tant l'angoisse est présente.

Retour à l’école difficile cette semaine pour des dizaines de familles, à Nîmes, après une fusillade et un homicide dans le quartier de Chemin-Bas-d’Avignon, à proximité immédiate de l’école élémentaire Georges-Bruguier. Les parents d’élèves et les enseignants sont à bout de nerfs.

13 enseignants sur 16 n’ont pas repris le travail, après s'être mis en arrêts maladies, traumatisés par ces violences à répétition autour de leur école et leurs élèves. Seul un tiers des élèves peuvent suivre les cours.

Un vrai dilemme pour Mohamed, lui aussi très inquiet des violences dans le quartier. Mais faute de solution de garde, il a dû se résoudre à amener ses enfants à l’école.

“Est-ce qu’on va les mettre ou pas ? On a peur qu’ils soient blessés avec les tirs, que des balles perdues arrivent dans l’école”, confie-t-il.

Même culpabilité pour Alya. “Je n’ai pas le choix parce que je suis en formation et je vis toute seule. Tout le quartier n’est pas bien, on vit avec la peur”, indique-t-elle.

"On attend quoi?"

Un sentiment partagé par de nombreux parents. Deux tiers des élèves de l’école étaient absents ce mardi. Pourtant, les 13 enseignants en arrêt maladie ont tous été remplacés.

“Je n’ai pas pu prendre la route pour aller à l’école tellement j’étais angoissée. C’est très difficile de dormir ces derniers temps”, confie Marie, qui enseigne dans l'établissement depuis 15 ans.

Aujourd’hui, l’enseignante en appelle à l'État et à l’Education nationale. “Il faut autour de nos écoles une présence policière permanente. On attend quoi? Que quelqu’un se prenne une balle pour faire intervenir des forces policières suffisantes? Qu’est-ce qu’on attend?”, questionne-t-elle.

Face aux violences à répétition, de plus en plus de familles envisagent de quitter le quartier.

Estelle Henry avec Guillaume Descours