RMC
Éducation

Bannir les cyberharceleurs des réseaux sociaux: comment mettre en place des sanctions efficaces?

placeholder video
Le président de la République Emmanuel Macron s'est dit pour le bannissement des cyberharceleurs de réseaux sociaux. Mais il faudra réunir parents, établissements scolaires, autorités judiciaires et géants des réseaux sociaux pour des sanctions efficaces, selon la directrice de l'association e-Enfance.

En ce lundi de rentrée scolaire, Emmanuel Macron a longuement parlé d'harcèlement à l'école. Face au youtubeur "Hugo Décrypte", le président de la République a dit vouloir cibler durablement les cyberharceleurs avec le vote d'une loi cet automne visant à les bannir des réseaux sociaux.

"Il faut renforcer la lutte contre le cyberharcèlement. Ce n'est pas qu'un harcèlement à l'école. Cela continue sur les boucles Whatsapp, sur Facebook, sur TikTok", a déploré le chef de l'Etat, évoquant le vote d'une loi pour éloigner des réseaux sociaux les cyberharceleurs en les interdisant de réseaux pendant six mois, et douze en cas de récidive.

"C'est un combat majeur parce qu'il est terrible pour les enfants, les ados et les jeunes qui le vivent. On ne lâchera rien", a martelé Emmanuel Macron.

"Qui va être garant de l'application de cette peine?"

Une privation d'internet, en plus d'une sanction de l'établissement, qui serait opérée dans un cadre pénal après une condamnation par la justice, rappelle Justine Atlan, directrice de l'association contre le harcèlement e-Enfance, dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story.

Dans ces conditions, cela pose quelques questions: "Il faut retrouver son identité en ligne et le condamner à ne plus être sur le réseau social où il a agi, ou tous les réseaux sociaux? Et qui va être garant de l'application de cette peine?", s'interroge-t-elle.

"Est-ce qu'on va arriver à mettre les parents dans la boucle et priver aussi les enfants des réseaux sociaux dans le cadre privé de la maison? On ne pourra pas réussir si les parents ne font pas alliance avec l'école", précise Justine Atlan.
Témoin RMC : Justine Atlan - 05/09
Témoin RMC : Justine Atlan - 05/09
5:22

Parents, justice, établissements et géants des réseaux sociaux réunis pour appliquer les peines

Aujourd'hui, la directrice de l'association e-Enfance estime que l'école est "totalement démunie", face à la gestion des réseaux sociaux par les parents. "Il faudra que l'école et les parents se mettent autour de la table et tombent d'accord pour priver l'enfant de téléphone".

Mais qui va vérifier que la sanction pénale est bien respectée? "Les réseaux sociaux", assure Justine Atlan, qui estime qu'il faudra donc les mettre dans la boucle avec l'école, les parents et la justice. "C'est eux qui seront en capacité de savoir qui se cache derrière un pseudo", précise-t-elle.

"On aura besoin des plateformes qui seront convoquées à mon cabinet", a promis dans la foulée le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal sur RMC et BFMTV, évoquant des bannissements qui iront de six mois à un an. Problème, il est presque impossible de priver d'accès à internet tout un foyer. "Internet est devenu une liberté fondamentale", rappelle Justine Atlan.

Un numéro pour les victimes de cyber harcèlement

Les victimes de cyber harcèlement peuvent contacter par téléphone l'association e-Enfance au 3018, 6 jours sur 7, de 9 heures à 20 heures. L'appel est gratuit, anonyme et confidentiel.

G.D.