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Éducation

Harcèlement scolaire: les chefs d'établissements menacent de boycotter les annonces de Pap Ndiaye

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Alors que le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye doit s'exprimer en visio ce mardi sur le harcèlement scolaire devant les chefs d'établissements, ils sont nombreux à menacer de boycotter son allocution.

Après plusieurs drames, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye multiplie les annonces sur le harcèlement scolaire. Après l'annonce d'une heure de sensibilisation dès cette semaine dans chaque collège, le ministre doit s'exprimer en visioconférence ce mardi devant 14.000 chefs d'établissement, collèges et lycées confondus, ainsi que les référents académiques et inspecteurs.

Mais la manière ne passe pas auprès des principaux concernés. Ils sont nombreux à avoir décidé de boycotter cette réunion, même si le ministre y fera de nouvelles annonces.

Pas question ainsi pour cette principale d'un collège de l'Oise de perdre son temps cet après-midi pour écouter l'improvisation du gouvernement: "Je vais demander à monsieur le ministre d'excuser mon absence. Prévenue vendredi, je ne peux pas aménager mon agenda de la sorte".

"De l'irrespect"

Sur le fond, Florence Vincent, secrétaire académique du syndicat des personnels directeurs, n'est pas non plus convaincue par ces annonces de fin d'année scolaire: "C'est complètement de l'irrespect, il y a des injonctions qui tombent. J'appelle ça de vraies fausses bonnes idées. Nous, on travaille sur le long terme, pas en fonction de l'actualité".

En pleine période de conseils de classe, très peu de chefs d'établissements seront disponibles, explique aussi Julien Giovachinni, principal d'un collège de Lille. Pourtant, le ministre va détailler les nouvelles annonces. "Je ne connais pas de chef d'établissement qui soit contre de nouveaux moyens", reconnait ce principal.

Et parmi les nouveaux moyens, une rémunération supplémentaire pour un adulte désigné comme un référent harcèlement: "On attend de voir la transposition dans les faits. Est-ce que c'est ça l'alpha et l'oméga de la réponse du ministère? Ça peut être un début", confie Julien Giovachinni.

Le gouvernement va aussi augmenter les subventions accordées au numéro d'urgence contre le harcèlement, après avoir annoncé la mise en place d'une heure de sensibilisation pour tous les collégiens.

Mahauld Becker-Granier (avec G.D.)