L'Etat envisage la fin de l'uniforme à l'école: "Sur le harcèlement scolaire, ça n'a rien changé"

L'expérimentation de l'uniforme à l'école semble avoir du plomb dans l'aile. Une centaine d’établissements scolaires testent l’uniforme depuis la rentrée de septembre. Une expérimentation poussée par Emmanuel Macron et qui était prévue pour durer 2 ans. Mais l’Etat, qui finance 50% du coût des uniformes, pourrait cesser de payer dès la fin de l’année scolaire.
Le ministère de l'Education nationale fera un bilan fin avril pour décider de maintenir ou non le financement de l'expérimentation: une décision qui ferait exploser le coût de l’uniforme pour les collectivités locales.
Vers un assouplissement?
C'est le président de la région Paca Renaud Muselier qui a été le premier à jeter l'éponge: les 2 lycées de sa région abandonneront l'uniforme à la fin de l’année scolaire, lui faisant économiser 500.000 euros. Au lycée Jean d'Ormesson à Chateaurenard dans les Bouches-du-Rhône, il faut désormais s'adapter: "Soit on arrête l'expérimentation, soit on l'assoupli".
Plus d'uniforme mais les élèves porteraient tous une tenue de couleur bleu marine fournie par les familles. Une solution qui ne convainc pas cette maman: "La tenue unique est bénéfique, c'est dommage, c'est encore la question financière qui tranche", déplore-t-elle au micro de RMC.
Dommage aussi pour ces lycéens qui s'étaient habitué à leur tenues bleus marines: "Ils ont voulu instaurer un truc d'égalité, l'enlever c'est comme si ça ne servait à rien", assure un lycéen. Mais une grande majorité des élèves souhaitent laisser leur uniforme au placard: "Cela enlève notre personnalité", déplore un autre lycéen. "On est obligé d'enlever les vestes encours même quand il fait froid", poursuit un autre.
"Par rapport au harcèlement scolaire, ça n'a rien changé, on voit la différence par rapport au sac de marque ou aux chaussures de marque", assure une lycéenne.
"C'est dommage, les enfants sont fiers de leur uniforme"
Mais à Dreux dans l'Eure-et-Loir, où 3 écoles testent l’uniforme, il n’est pas question d’arrêter et tant pis si la ville doit payer plus cher. Loin de là à Labastide Montréjeau dans les Pyrénées Atlantique, le maire Jean-Simon Leblanc regrette cette remise en cause: "C’est dommage, les enfants sont fiers de leur uniforme, et arrêter une expérimentation en cours de route," dit-il, "c’est complétement idiot".
L'Etat finance 50% du coût de l'uniforme dans la limite de 100 euros. Les collectivités locales financent l'autre moitié : les mairies pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées. L'uniforme a représenté une dépense de 2 millions d'euros cette année pour l'Etat.