Manif anti-Macron à La Sorbonne: "Venir ici sans parler de la situation des universités, c'est hypocrite"

200 jeunes manifestants s'étaient rassemblés ce mardi à l'appel de l'Unef et des Jeunes Insoumis devant l'université Paris-Sorbonne, où Emmanuel Macron a prononcé son discours sur l'Europe. Parmi les protestataires, Jaspal de Oliveira Gill, présidente du syndicat étudiant UNEF Paris 1, jointe par RMC.fr.

Jaspal de Oliveira Gill est présidente du syndicat étudiant UNEF Paris 1. Elle faisait partie de ceux qui manifestaient contre la venue d'Emmanuel Macron à La Sorbonne.

"Emmanuel Macron vient présenter son programme pour l'Europe à la Sorbonne. Mais venir dans une université sans parler de la situation des universités, c'est hypocrite. La situation est catastrophique: on a 3.000 néo bacheliers qui sont encore sans inscription alors que la rentrée a commencé il y a deux semaines ; on a des étudiant assis par terre en TD ; d'autres qui n'ont pas de profs ou pas de cours parce qu'il y a un manque de moyens…

Les conditions de vie des étudiants aujourd'hui sont elles aussi catastrophiques: plus de 72% des étudiants sont exclus des bourses ; il n'y a que 7% d'étudiants qui ont accès aux logements Crous. Etre étudiant, c'est des galères tous les jours. Les étudiants se demandent tous les jours s'ils vont avoir une place à l'université, ou une place assise en cours.

"Baisse des APL, sélection à l'université…"

Et face à cette situation que nous propose Emmanuel Macron? Il nous propose de baisser de 5 euros les APL, de baisser de 330 millions d'euros le budget de l'enseignement supérieur, il nous propose de mettre en place la sélection à l'université… Aujourd'hui quand un gouvernement propose des mesures dangereuses pour les étudiants, il n'a rien à faire dans une université.

Le chef de l'Etat doit prendre ses responsabilités pour améliorer véritablement le quotidien des étudiants et les conditions d'études. Ce que veut faire Emmanuel Macron va empirer la situation des étudiants. C'est sûr que la situation n'est pas de son fait, elle existe depuis plusieurs années, mais le problème, c'est ce qu'il propose qui va détériorer encore ces conditions."

Propos recueillis par Philippe Gril