"Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste": condamnations après une mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris

Des étudiants de Sciences Po Paris ont empêché la tenue d'un cours en occupant un amphithéâtre, le 12 mars 2024. - @UEJF (X)
La direction de Sciences Po et la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau ont condamné l'action d'un groupe d'étudiants qui a occupé mardi un amphithéâtre de l'établissement à Paris en soutien aux Palestiniens et empêché une membre de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) d'y entrer.
Mardi matin, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de Sciences Po dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine", qui a bloqué la tenue d'un cours magistral.
Une étudiante de l'UEJF "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune) à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X (ex-Twitter).
La direction "saisira la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables", ajoute-t-elle.
"Nous considérons que plusieurs lignes rouges ont été franchies", a-t-elle dit à l'AFP.
"Ce qui s'est passé a un nom: l'antisémitisme"
"Nos établissements sont des lieux d'études et de débats (...). Il est intolérable et choquant d'y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine", a condamné sur le réseau social X la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau qui s'est rendue sur place.
"Limite franchie à Sc Po (...). Les étudiants de l'UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes", a dénoncé l'association étudiante sur X, tandis que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a déploré un "antisémitisme d'atmosphère".
"Ce qui s'est passé a un nom : l'antisémitisme", écrit pour sa part Aurore Bergé, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, également sur X.
Selon une étudiante de Sciences Po présente dans l'amphithéâtre, l'étudiante de l'UEJF a été empêchée d'entrer "pour des raisons de sécurité, parce qu'elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens".
"Elle est la seule à n'avoir pu entrer. D'autres membres de l'UEJF ont assisté aux débats", a affirmé cette étudiante à l'AFP, sous couvert d'anonymat.