Des campus Sciences Po bloqués à cause du retour de Mathias Vicherat, accusé de violences conjugales

Le logo de la prestigieuse université française Sciences Po représenté au-dessus de l'entrée principale de l'université, le 18 avril 2018 à Paris. (Photo d'illustration) - Bertrand Guay - AFP
"On est ici pour protester contre la fin de la période de retrait du directeur qui n'aura duré que le temps des vacances", a déclaré Inês Fontenelle, de l'Union étudiante. “Deux sites de Sciences Po Paris sont bloqués par une cinquantaine d'élèves” et les campus de "Reims, Nancy, Poitiers, Le Havre sont également bloqués", selon la direction de l’établissement parisien.
Mathias Vicherat, le directeur, et son ex-compagne Anissa Bonnefont, qui s'accusaient réciproquement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue le 3 décembre avant d'être remis en liberté le lendemain. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris. Le directeur avait proposé de se mettre en retrait le 11 décembre.
Une rentrée agitée
Devant l'entrée du principal bâtiment de Sciences Po Paris, au 27 rue Saint Guillaume dans le VIIe arrondissement, poubelles, barrières, vélos et palettes ont été entassés par une trentaine d'étudiants présents, a constaté l'AFP. Mais la direction affirme que "les cours sont tout de même assurés en distanciel".
Sur les murs du bâtiment, des affiches sur lesquelles on pouvait lire "Vicherat démission" ont été collées. Sur une banderole était inscrit : "Professeurs protégés, victimes délaissées", ou encore "Sciences Po, paradis de l'impunité".
Les étudiants effectuaient lundi leur rentrée après une période d'examens et de vacances. "On espère que Mathias Vicherat prendra ses responsabilités et démissionnera afin de restaurer un climat de confiance avec les étudiants qui est rompu", a ajouté l'étudiante.
Un conseil exceptionnel prévu mardi
Un peu plus loin, une étudiante en Master recherche en sociologie, qui n'a pas souhaité donner son identité, estime que "ce retour est une insulte aux victimes de violences sexistes et sexuelles, au personnel de Sciences Po et à sa communauté étudiante".
Peu après son arrivée à la tête de Science Po fin 2021, son directeur avait décrété comme "priorité absolue" la lutte contre ces violences. Un conseil de l'institut exceptionnel est prévu mardi midi, ainsi qu'un conseil d'administration exceptionnel mercredi après-midi, selon des sources concordantes